Dans sa conférence de presse de la fin de l’année 2016, Julien Paluku, gouverneur de la Province du Nord-Kivu a reconnu que, son entité administrative est butée à une insécurité importante. Cependant, les acteurs ne sont pas nommément connus. Il promet que, l’année 2017, sera déterminante pour identifier tous ceux qui sont derrière ces conflits. Promesse bien attendue, par la quasie population de la province.
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Répondant aux préoccupations des journalistes à sa conférence du 30 Décembre 2016, Julien Paluku, gouverneur de Province reconnait que le Nord-Kivu est parmi les provinces au pays, qui est en proie de l’insécurité sur laquelle vient s’ajouter le phénomène groupe armé. D’où viennent-ils ? Qu’est ce qui manque pour mettre fin à ce phénomène ? S’interrogent certains professionnels de l’information. Pour l’autorité Provinciale, les acteurs des conflits sont à tous les niveaux, pas seulement sur le plan International ou National, comme pensait une figure de proue de la presse de Goma. Tout simplement, ajoute le gouverneur, « Certaines personnes profitent lorsqu’il y a conflits. Dans le secteur minier par exemple, ceux qui exploitent les minerais ne sont pas contrôlés par le pouvoir. Néanmoins, il est tôt d’identifier les acteurs, qui, malheureusement sont à tous les niveaux », clarifie Julien Paluku Kahongya.
Concernant le dossier des Mai-Mai, le gouverneur parle de deux hypothèses : « la situation des mobilisés qui rentrent lorsque la situation n’est pas encore métrisée. Ils rentrent dans leurs milieux avec cent dollars, une fois terminé, ils reprennent leurs activités ». Autre hypothèse, c’est le problème de positionnement politique, « il y a des gens qui agitent les groupes armés, une fois calmé la situation, ils sont rappelés à Kinshasa pour avoir de récompense des postes ».
Les conflits ne sont pas communautaires
Selon le gouverneur, les conflits qui sont au Nord-Kivu ne sont pas communautaires, mais groupaux. Certains groupes armés peuvent être chapeautés par un tel fils de telle communauté, mais il n’a pas l’autorisation de sa tribu. Mais tous ces maitres des guerres se proclament vouloir défendre leurs communautés.
Ce qui est inquiétant dans le fonctionnement des groupes armés lorsqu’ils contrôlent un lieu, les membres de leurs communautés ne sont pas généralement inquiétés. Si Ntabora Tcheka est hostile aux Hunde, il ne l’est non plus pour les Nyanga, (membres de sa communauté). Par ailleurs, les Nyantura sympathisent de plus en plus avec les hutus, (qui sont de leur communauté), Janvier Kalahari est ami aux Hunde, et ennemi farouche aux Tutsi et Hutu…, qu’ils considèrent comme envahisseurs. Et les éléments du M23 se comportent en mieux avec les populations Tutsi dont ils déclarent vouloir défendre leurs causes, et les Mai-Mai MAZEMBE tuent difficilement un membre de la communauté Nande. « Le seul groupe armé qui était hostile à toutes les tribus ce sont les ADF-Nalu dans le territoire de BENI », explique le gouverneur de Province.
Efforts de tous, piste des solutions
Pour arriver à remédier la situation, il faut la contribution de tous, en commençant par les médias qui doivent dire la vérité et ne pas prendre des positions. Les églises doivent sensibiliser les populations de se désolidariser avec les groupes armés et les dirigeants doivent restaurer l’autorité de l’Etat en protégeant les populations civiles et leurs biens. Pour le gouverneur que l’intégration des démobilisés soit un programme provincial, afin de faire un suivi de proximité. Mais aussi mobiliser les éléments armés. Car depuis le CNDP, on a perdu plus des militaires que des civiles.
Cosmas Mungazi