Mieux vaut épargner en banque que de thésauriser son argent dans les associations paysannes!
A Goma (Nord-Kivu), dans un débat public, organisé le vendredi 20 Octobre 2023 par l’Organisation Internationale, LaBenevolencija, les difficultés d’épargne et l’accès aux crédits de la banque pour les femmes exerçant , le petit commerce transfrontalier ont été discutées.
Ces femmes accusent les banques d’être trop chères, les banques par contre disent qu’elles sont les seuls lieux rassurants et protégés pour garder l’argent, elles demandent aux femmes, petites commerçantes de se regrouper pour profiter des services bancaires. Le souci est de connecter cette couche des populations à faible revenu dans le but de rentabiliser leurs activités commerciales pratiquées les long des frontières Congolo-Rwandaises, bien que minimes.
Les femmes exerçant le petit commerce transfrontalier n’ont pas de facilités d’accéder aux services des banques raconte tristement, Lucien BASESA, Secrétaire de la plateforme des associations de petits commerçants transfrontalier. C’est pourquoi ajoute-t-il, ces femmes se réfugient dans les associations paysannes communément appelées »AVEC », bien que certaines banques les sensibilisent d’ouvrir les comptes bancaires pour l’épanouissement de leurs activités commerciales.
Les conditions d’accès aux sévices bancaires
Pour Wilfried, agent de la Banque « TMB », les conditions pour accéder aux services de sa banque sont simples car l’ouverture de compte est gratuite, mais on taxe à chaque fin de mois 1.16$ par compte.
D’ailleurs ajoute Wilfried, vers les années 2021-2022, la « TMB » en partenariat avec iPeace, avait intégré toutes les mamans commerçantes transfrontalières pour ouvrir des comptes bancaires à travers leurs téléphones, ce qui s’appelle “PEPELE MOBILE”, pour permettre de faire les dépôt et les retraits à moindre coût , d’une manière rapide et où on pouvait se trouver.
Curieusement, se souvient tristement, Evody Shada, une des agents de iPeace “les mamans ayant travaillé avec la banque n’ont pas supporté le montant que la banque taxait chaque fin du mois. C’est la cause principale qui les a bloqué de ne plus continuer avec la banque pour se contenter avec les associations paysannes, les AVEC”.
Pour que les mamans commerçantes transfrontalières continuent à utiliser leurs comptes bancaires, il faut que les banques puissent réduire leur taux de retenu de compte, propose une femme commerçante transfrontalière de la petite barrière.
Thésauriser son argent au lieu d’épargner en banque
Madame ANGE, une commerçante du marché transfrontalier de Kahembe qui sépare Goma (RDC) et Gisenyi (Rwanda) indique que, « comme nous vivons dans une zone insécurisée, les services bancaires sont très importants. Mais comme la banque coûte chère, nous les petites commerçantes, nous nous dirigeons dans nos associations (AVEC) qui nous permettent d’avoir rapidement l’argent et accès facile au crédit, malgré tous les risques liés aux bandits armés qui nous filent une que l’on a obtenu sa part”.
Dans ces conditions, “les petits commerçants que nous sommes, nous sommes obligés de traiter avec les coopératives parce que les banques travaillent souvent avec les riches qui ont la capacité de payer leurs factures”, témoigne une autre femme commerçante transfrontalière.
Pour sécuriser leur argent, elles ont une caisse métallique avec plusieurs clés. Celui qui garde la caisse ne peut avoir même une seule clé, ce sont les autres membres qui gardent les clés, dit dans le débat un membre, femme petite femme commerçante. Mais certains membres sont victimes de tuerie lorsqu’ils retirent une somme importante, se souvient tristement cette femme commerçante à la petite barrière.
Dans son mot, Dieudoné Mwakadi, Chef de Bureau à la Division Provinciale du Commerce conseille les femmes, petites commerçantes de se constituer en groupe puis demander les services bancaires parce que celles-ci se basent sur les taxes légales. “Mais les banques pouvaient aussi avoir un taux préférentiel pour les personnes à faible revenu, comme les femmes, petites commerçantes transfrontaliers”, conclut-il.
Mariam LAILA