Les attaques mortelles contre les éco-gardes ne décourageront pas les efforts de protection de la nature !
Dans son communiqué de presse partagé ce 28 mai 2023, La Direction Provinciale de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature au Nord-Kivu, ICCN a décrié la mort de deux éco gardes tués lors de l’attaque armée, survenue dans la matinée du dimanche 28 mai 2023 à Nyamusengera près de la Rwindi dans le Territoire de Rutshuru.
« Les éco gardes n’ont pas une mission belligérante, c’est un personnel de l’ICCN commis dans le Parc pour une cause humanitaire et collective, qu’est la conservation de la nature », dénonce ces attaques criminelles, l’ICCN dans son communiqué de presse.
Selon plusieurs sources recoupées, la dernière attaque est l’œuvre des éléments du groupe armé Mai Mai Kabido, sous le règne de deux seigneurs de guerres qui sont entre autres : « KAKULE NZONDA Djiku et NGERAGEZE KAMUZUNGU Daniel ». 
Dans 10 jours seulement les éco gardes de l’ICCN ont subis par deux fois, les attaques armées mortelles dans le Territoire de Lubero et dernièrement dans le Rutshuru.
Une tristesse partagée par environnementalistes
Me. Olivier Ndoole a dernièrement reçu un prix international dans sa lutte pour l’environnement, il est parmi les premières personnes attristées par ces attaques contre les éco-gardes. Cet avocat vert qui plaide jour pour jour pour l’environnement regrette la mort de ces jeunes qui se sont sacrifiés pour protéger un bien collectif qu’est la nature ; « C’est très décevant, très douloureux…ces actes de terreur ne doivent pas décourager les acteurs, c’est un motif de travailler encore plus fort pour rendre hommage aux agents de l’ICCN qui se battent pour notre avenir planétaire. C’est triste, quand ce sont des jeunes de nos communautés, de nos villages, nos enfants, frères, sœurs … qui se donnent corps et âmes pour protéger la nature et que ce sont d’autres concitoyens dits patriotes ou Wazalendu de nos milieux de fois qui les tuent, massacrent chaque jour ».
Ces jeunes ont commis un seul péché celui d’être engagé en faveur de la sauvegarde de la biodiversité et suivi de l’application des lois, regrette amèrement.
Mais ce qui est grave poursuit malheureusement Me. Olivier Ndoole, « les deuils vont se tenir dans nos villages, les morts sont les nôtres, la nature est la nôtre et maladroitement les assassins fossoyeurs sont les nôtres et des humains comme nous ».
Pour certaines personnes, « ces bandits n’ont jamais été à mesure d’attaquer les occupants, les tueurs comme les ADF, le M23 … mais ils sont là pour endeuillé nos propres familles. Ils doivent prendre conscience et stopper cette hémorragie, cet espèce d’auto cannibalisme ».
D’autres pensent par ailleurs que, « nous devons nous battre pour stopper cette barbarie, les autorités, la justice nationale et internationale doivent rapidement agir contre les fossoyeurs de la nature qui sont bien connus ».
C’est pourquoi Me. Olivier Ndoole termine son indignation en disant, « cette exigence judiciaire d’intérêt public est le gage pour une justice climatique en faveur de l’humanité et la paix pour tous dans la région ».
Condoléances aux familles, à la communauté des défenseurs environnementaux, rendons hommage aux disparus, condoléances à l’ICCN ! », conclut-il.
Cosmas Mungazi
