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Goma : Bilan des patrouilles des jeunes des quartiers

Les jeunes âgés de 18 et 30 ans ont initié entre avril et mai 2020 des patrouilles pour lutter contre l’insecurité qui avait érigé domicile dans leurs avenues. Pendant ce temps, la police était dépassée par le nombre des cas d’insécurité enregistré par nuitée à travers la ville. Apres ces patrouilles des jeunes, les populations se disent dormir et se réjouissent du retour dans la prison des détenus autres fois libérés puis recapturés suite à leur implication à cette insécurité à Goma, dans la province du Nord-Kivu, coté est de la RDCongo.

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Plus de 15 présumés voleurs ont été capturés soit en pleine opération, soit avec de munitions de guerres vers la fin de mai 2020 par les jeunes patrouilleurs civiles de certains quartiers de Goma. Malheureusement, « tous brulés vifs », s’indigne un, des  jeunes patrouilleurs. Par conséquent, lorsque les autorités crient à la justice populaire, les familles victimes par contre, sont reconnaissantes aux jeunes braves de leurs quartiers, qui ont reçu à implanter une sécurité jamais retrouvée, surtout pendant ce moment difficile de la pandémie de Coronavirus.

Pour ces familles, la puissance du phénomène 40 voleurs a été étouffée (entre Mai et Juillet), grâce à la bravoure des jeunes de leurs quartiers. « Aujourd’hui les gens se disent  qu’ils peuvent dormir », déclare une maman de familles dans le Quartier Mabanga-Nord.

Ce système d’auto-prise en charge sécuritaire des jeunes a commencé  dans le Quartier Mabanga-Nord, puis emboité les pas, par les jeunes de Mabanga-Sud, où plus 80% des cas des maisons dévalisées par les bandits armés ont  été enregistrés dans ces entités, qui malheureusement sont en proximité géographique au Camp militaire de Katindo, où se réfugieraient un bon nombre des bandits armés.

Lors de leur troisième réunion stratégique du 17 mai 2020, J.M révèle que, « nous avons compris qu’il ne sert à rien de passer toute une journée à la recherche du pain quotidien et rentrer le soir pour se faire pillé systématiquement par les bandits armés. C’est la raison pour laquelle, poursuit-il, nous avons procédé aux patrouilles comme le seul sacrifice que les jeunes volontaires pouvaient offrir à leurs parents ».

Cependant, certains jeunes patrouilleurs étaient accusés d’avoir collaboré avec les présumés bandits. Un de leurs était  capturé en Mai dernier et brulé vif vers Rutoboko car qualifié de lâche par ses anciens amis patrouilleurs, non loin du Camp Militaire de Katindo, dans la Commune de Karisimbi, la commune la plus frappée par le banditisme urbain, suite aux conditions faciles d’accès dans les habitations.

Des opérations bien planifiées

Malgré cette attitude de lâcheté, « on s’organise comme une équipe. Il y a un chef des opérations, un président des équipes et profitons du soutien total des habitants. Certains nous accompagnaient dans les opérations, d’autres se cotisent financièrement pour l’achat du café afin de bien veiller pour la sécurité du quartier. Les rassemblements se font publiquement, mais les stratégies ont toujours été secrètes », explique sous anonymat un responsable. Selon ce cadre des équipes de terrain «  le jeune confondu au patrouilleur était tué lorsqu’il voulait prendre fuite, et pourtant prétendument un de nous ».

Curieusement, les deux quartiers Mabanga sont les plus frappés par cette insécurité, où l’initiative des jeunes de se prendre en charge sur le plan sécuritaire a également pris de l’ampleur. Dans leurs opérations la communication entre les patrouilleurs via les « SMS » et autres codes, ont constitué la plus grande stratégie pour déjouer les bandits, mais aussi la collaboration étroite avec les militaires commis pour la patrouille dans leurs quartiers. Pour se rassurer les uns, aux autres, les numéros des responsables se trouvaient déjà entre les mains des jeunes et vice versa. Pout en félicitant leur  collaboration  avec le Col FUMI, qui venait toujours lorsqu’on l’appelait, car pendant leurs opérations, le commandant du Camp Militaire de Katindo avait interdit après 20h00, « pas d’entrées ni sorties ».

Les jeunes qui rentraient en retard dans leurs quartiers étaient considérés comme des suspects et détenus jusqu’au petit matin afin  de vérifier leur identité. Après avoir maitrisé le terrain, ces jeunes patrouilleurs estiment que, « la proximité avec les Camps militaires (Katindo et Munzenze), constitue le premier facteur de l’insécurité  dans ces deux entités administratives de Goma », bien que le banditisme urbain soit signalé sur toute l’étendue de la ville.

Défis de ces opérations

Selon un chef d’avenue et responsable dans les équipes des jeunes patrouilleurs, ces opérations présentent plusieurs défis. « Souvent les bandits sont armés jusqu’aux dents, mais les jeunes ont des morceaux d’arbres. Seulement  avec la double collaboration des autorités et de la population victime, les  patrouilles des jeunes des portent des fruits ». De cette manière, « plus de 20 criminels ont été capturés et 603 munitions des guerres (cartouches) saisies.

Pour le chef d’avenue, « toutes ces personnes arrêtées sont de vrais bandits qui tuent et écument la quiétude de la population, à ne pas comparer aux  enfants de la rue (Shegues ou Maibobo), souvent arrêtés pour des faits bénins ».

Dans leurs opérations,  les jeunes patrouilleurs sont arrivés à déjouer le jeu des bandits armés dans le quartier Mabanga-Nord, proche de l’école Tongilo, non loin du Camp militaire Katindo.

« Nous avons capturé  une personne, qui  se déguisait pour un convoyeur des véhicules. Nous avons appelé le commandant PM pour aller vérifier son habitation, une fois chez lui, nous  y avons trouvé une maman qui a voulu nous remettre une somme d’argent  (300.000 FC), pour que le contrôle ne soit pas fait dans sa maison, déterminés pour notre objectif, nous avons refusé. Après avoir fouillé dans le salon, plus 603 minutions de guerre ont été retrouvées », relate un président des équipes de terrain des jeunes patrouilleurs.

Le plus grand défi qui reste selon les jeunes, c’est de retrouver  plusieurs autres bandits signalés dans leurs quartiers de la Commune de Karisimbi, pour le faire les jeunes demandent l’appui des autorités à tous les niveaux.

La genèse de cette insécurité

Pour rappel, en avril dernier, plus de 80 pensionnaires des milieux carcéraux de Goma ont été libérés, pour respecter les mesures barrières contre la COVID-19. Curieusement, une fois libérée, ces anciens détenus ont été à la base d’une insécurité presque généralisée dans le Chef-lieu de la Province du Nord-Kivu.  Vue la recrudescence de la situation sécuritaire en ville, ces détenus seront  recapturés sur ordre du Gouverneur de Province, Carly Nzanzu Kasivita,  pour être réacheminés dans la Prison Centrale de Munzenze, dès lors, une accalmie s’observe dans ces quartiers de la commune de Karisimbi à  Goma.

Rodrigue Kihimba

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