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Riposte d’orientation de « l’ACEDH » contre la lettre du Ministre de la pêche et élevage !

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Lettre référencée « Réf : 1151/CAB.MINPE.EL/ABD/JAMALM2022 »

Dans sa lettre du 24 mars 2022, le Ministère National de la Pêche et Élevage adresse une correspondance au Gouverneur Militaire, lui suggérant de renforcer la gouvernance et la gestion de la pêche sur le Lac Edouard. Une  organisation de la societé civile travaillant dans la protection de l’environement « ACEDH » crie à la mauvaise volonté du ministre de vouloir marcher sur les efforts de son gouvernement dans la conservation de la Nature. Où la RDC est proclamée « pays solution », jouant un rôle important contre le déséquilibre climatique à travers son écosystème.

Pour améliorer la gouvernance et la  gestion durable de la pèche sur le Lac Edouard, le ministre a recommandé au Gouverneur Militaire d’exiger le permis de pêche à tous les pécheurs voulant œuvrer sur les eaux du Lac Edouard.

Ce qui fâche les organisations travaillant dans la protection de l’environnement, dont « l’Alerte Congolaise pour l’Environnement et le Droit de l’Homme » ACEDH en sigle, qui estime que, « exiger un permis de pêche aux pécheurs travaillant sur le Lac Edouard est un acte illégal. Car une décision judiciaire définitive pour décourager ces manœuvres a déjà été dite, d’ailleurs ladite décision a également été publiée dans le bulletin officiel du Nord-Kivu dans son 13ème année, numéro spécial  de 2021 ».

Cette organisation ayant son siège social à Goma est  bien connue au pays dans la défense de l’environnement s’indigne que les recommandations du ministre  sont contradictoires, non seulement aux lois de la République, mais aussi elles  marchent sur les attributions de la vice 1èr ministre et ministre de l’environnement, développement durable et surtout sur les traités et accords internationaux souvent ratifiés par l’Etat Congolais qui a l’obligation de respecter et de les faire respecter. « Presque toutes les recommandations du ministre sont de nature à inciter le public à la violation des lois en vigueur », ajoute, ACEDH.

Ce que devrait faire le ministre

Le ministre national de la pêche et élevage se reconnait comme ayant la charge des attributions, du suivi et de la règlementation des activités de pêche à travers le pays. Curieusement, les aires protégées, comme le Lac Edouard, une partie intégrante du Parc National des Virunga est par contre sous l’administration du ministère de l’environnement et développement durable.

C’est pourquoi, « ACEDH » demande au ministre de la pêche pour légitimer ses recommandations, il devrait les orienter à l’ICCN et à la COOPEVI, qui sont les parties signataires de la convention qui legitime la présence de la population et l’exercice des activités de pêche sur le Lac Edouard. Au lieu de s’immiscer dans les affaires, le ministre de la pêche ne devrait qu’engager des réformes juridiques et institutionnelles cohérentes avec les lois du pays. Tout en sachant que, le Lac Edouard fait partie intégrante du PNVi, aire intégralement protégée, un patrimoine mondial placé sous le contrôle du Ministre  de l’environnement et par conséquent, soumis à une réglementation spéciale.

Le ministre devrait également savoir que, le secteur de pêche a encore plusieurs problèmes dans les différents lacs et rivières situés hors des aires protégées, où il peut initier un projet de loi sur la réglementation de la pêche car les textes qui existent datent de l’époque coloniale. Exemple du décret du 21 avril 1937 sur la pêche et le décret du 12 juillet 1932 portant réglementation des concessions de pêche, ce qui serait une bonne manière pour reformer  et provoquer la croissance dans ce secteur.

Les lois censées être  violées par le ministre de la pêche

Pour l’ACEDH, la Loi N°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature et l’exception conventionnelle ICCN-COOPEVI déroge aux lois et règlements généraux sur la pêche auxquels sont soumis les autres Lacs, fleuves et rivières. Cette loi dispose à son article 27 que, « l’élaboration et la mise en œuvre des plans de gestion des aires protégées sont confiées à un organisme public, « l’ICCN ».

Celui-ci publie chaqu’année un rapport sur l’état de la conservation dans les aires protégées, heureusement, il est bien connu de tous et ait son siège national à Kinshasa où se trouve le ministre de la pêche, bien que oublié dans la correspondance du ministre, se plaint encore une fois cette organisation. Cette même loi à son article 25 dit que, «  toute activité incompatible avec les objectifs de la conservation est interdite dans les aires protégées, sous réserve des dérogations prévues par la présente loi ».

Créer les conflits entre les partenaires

Dans le fonctionnement de tout secteur, trois parties sont inséparables, il s’agit notamment de : «  la population-les gouvernants-la société civile », et chaque partie joue un rôle spécifique pour qu’un secteur fonctionne normalement. Curieusement, le ministre de la pêche a recommandé au Gouverneur Militaire d’accompagner judiciairement le chef de division de la pêche et élevage dans le litige qui l’oppose à l’ACEDH.

En lisant ces recommandations, cette organisation de la société civile s’est vite rendu compte que, « le ministre a une volonté manifeste à s’immiscer dans la gestion du Parc National des Virunga, en utilisant le Gouverneur Militaire qu’elle considère par ailleurs d’un homme très prudent et légaliste pour ne pas se laisser induire en erreur. Ces recommandations  sont  aux yeux de l’ACEDH des manœuvres violées d’appel au trafic d’influence sur la justice en province, ce dont le gouverneur ne laissera pas faire car il est connu pour son caractère d’homme d’Etat, engagé pour l’effectivité de l’état de droit tel que prôné par le Chef de l’Etat, il est respectueux de l’indépendance du pouvoir judiciaire de l’environnement et des droits humains », raconte la riposte de l’ACEDH.

Pour ceux qui ne le savent, lorsque nous interrogeons l’histoire, les zones riveraines du Lac Edouard en période électorale ont toujours été convoitées par des hommes politiques qui créent une confusion et incertitude sur les questions relatives aux aires protégées comme enjeux des capitaux politiques. Ces derniers pour se faire élire promettent aux populations ignorantes des lois la distribution des terres dans le Parc, voire la libéralisation de la pêche sur les eaux du Lac Edouard.

C’est pourquoi ACEDH demande au ministre de la pêche de revenir à la raison en sanctionnant surtout les intrus de son cabinet qui l’auraient intentionnellement fait agir sur une question qui n’était pas de sa compétence et l’invite au retrait ou au démenti du contenu de sa lettre qui est en contradiction avec les principes de la conservation de la Nature.

Flambeau de l’Est   

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