Au Nord-Kivu plusieurs groupes armés se cachent dans le Parc National de Virunga. Pendant que les ADF-Nalu s’accaparent de la partie Nord, les Mai Mai et les M23 sont signalés au Centre et les différents groupes de FDLR/Nyantura sont au Sud.
Ce n’est pas un fait du hasard que toutes ces forces négatives trouvent refuge dans cette Aire Protégée. Certaines y exploitent les ressources naturelles de la Faune et Flore sauvages, d’autres perçoivent des taxes illégales surtout celles qui occupent les bords du Lac Edouard et d’autres encore y pratiquent la carbonisation excessive des bois, qui malheureusement ravitaillent les centres urbains dont Goma en braise.
Ces activités illégales se faisant à l’intérieur du Parc financent actuellement ces groupes armés à l’échelle de 200 mille dollars par mois, chiffre d’affaires lié à l’exploitation illégale des ressources naturelles dans cette Aire Protégée, déclare Méthode Bagurugumwe, Chargé des questions liées aux conflits à l’ICCN, s’exprimant le jour de la célébration de la Journée Internationale de la Prévention de l’Exploitation de l’Environnement en temps de guerre et de conflits armés , le 06 Novembre de chaque année.
Des sanctions contre ces groupes armés
Si les ADF-Nalu continuent à tuer dans la partie Nord, le M23 se trouve maintenant dans le Parc National de Virunga, où ils ont attaqué les positions des éco-gardes du Parc National de Virunga avant de s’affronter dans la nuit du 21 au 22 novembre 2021 contre les forces loyalistes dans les villages Nyaruhanga, Ngugo et Nyesesi en groupement de Rugari, territoire de Rutshuru, information confirmée par le Directeur de Cabinet de l’Administrateur Militaire de Rutshuru, selon le confrère de : www.le-Renouveau.net.
Pour Me. Olivier Ndoole, Secrétaire Exécutif de l’Alerte Congolaise pour l’Environnement et Droit de l’Homme, « ACEDH », à part la violation des droits humains, tous les seigneurs des guerres se trouvant dans le Parc de Virunga pouvaient être poursuivis pour crime environnemental, malheureusement la Justice Militaire ne maitrise pas parfaitement les questions pénales environnementales, pendant que plusieurs crimes environnementaux sont en train d’être commis ».
Ce juriste engagé dans la protection de l’environnement, appelle les autorités pendant l’Etat de Siège au Nord-Kivu et en ITURI d’interdire l’exécution des toutes décisions qui vont en l’encontre de la conservation de la nature, telle que la construction d’une université aquaculture en plein Parc de Virunga, comme Aire Protégée.
De la même manière pendant cette période de guerre, l’ICCN dénonce certaines décisions partant à l’encontre de la sauvegarde de l’environnement telles que : l’enregistrement des titres foncier dans le Parc, autour de la ville de Goma, au Lac vert et dans le bée de Sake, l’installation d’un grand camp militaire à Kididiwe et l’installation d’un institut supérieur à Kyavinyonge.
Pour la protection de cette Aire Protégée pendant cet Etat de Siège la capacité des juges et nouveaux magistrats militaires doit être renforcée et l’Etat de Siège devrait prioriser non seulement les opérations dans et autour du Parc, mais aussi intégrer la question de crime de l’environnement qui alimente énormément les groupes armés en terme économique.
Par ailleurs, Me. Dignité Bwiza, Directrice de Heshimia Mazingira de Lubumbashi lors de la célébration de la Journée Internationale de la Prévention de l’Exploitation de l’Environnement en temps de guerre et de conflits armés à Goma et à Bunia, à travers un Zoom a dû choisir les deux villes de deux provinces sous Etat de Siège suite à leurs potentialités environnementales significatives. C’est pourquoi elle a demandé aux acteurs œuvrant dans le secteur environnemental dans ces provinces d’apporter leurs appuis techniques pour que le gouvernement en cette période d’État de Siège se caractérise par une bonne gestion environnementale.
Albert Sivamwanza Isse