Nyamilima :« une Epidémie qui ne dit pas son Nom »
Plus de 75 à 150 cas de kwashiorkor chez les enfants de moins de 5 ans ont été enregistrés en février 2020 à Nyamilima dans la zone de santé de Rutshuru. C’est la conséquence du non accès aux champs par la population suite à la présence d’une bonne dizaine des groupes armés dans larégion.
L’Aire de santé de Nyamilima se trouve dans la zone de santé de Rutshuru à plus de 100 kilomètres au Nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Dans cette aire de santé, le paludisme, la fièvre typhoïde, la malnutrition font légion chez les enfants de moins de 5 ans, qui développent de plus en plus l’anémie et les infections urinaires.Pour palper du doigt cette réalité malheureuse de ces cinq pathologies sanitaire, il fallait arriver à l’hôpital général « Saint Jean » de Nyamilima où Dr. Isabelle KAVIRA SIYARA, médecin directeur s’est confiée à notre chroniqueur santé, le 20 mars 2020.
Apres leur entretien, le mois de février 2020 l’hôpital général de Nyamilima a atteint 73 cas de kwashiorkor chez les enfants de moins de 5 ans. Et dans toute la zone de santé on pourra compter 150 à 200 cas car l’hôpital général reçoit beaucoup plus les cas aigus. Selon la docteure, si la malnutrition s’installe parce que la populationne trouve pas les aliments nécessaires à manger. La difficulté de ces populations se manifeste au niveau de l’hôpital par la difficile de s’acquitter de leurs factures en cas d’hospitalisation de leurs membres des familles.
Situation sanitaire préoccupante
Apres leur entretien, les causes lointaines de cette situation sanitaire préoccupante remonte depuis 2014 lorsque les opérations militaires de traque des groupes armés ont commencé. Car n’ayant plus moyen d’aller aux champs pour chercher les produits alimentaires de peur d’etre confondus aux éléments de ces groupes armés qui surplombent leurs espaces champêtres. L’insécurité dans la collectivité chefferie de Binza a également comme conséquence le deplacement forcé des populations vers les camps des réfugiés où elles vivent dans les conditions sanitaires non imaginables.
Cette situation est confirmée par Kavira Judith, habitante de Nyamilima, cultivatrice et vendeuse des fruits qui déclare que, « depuis la fermeture de champs plusieurs enfants font du vagabondage à la recherche de quoi manger. Le kwashiorkorrésulte du fait qu’ils passent des jours sans mettre quelque chose sous la dent ». Tout de même le prix des denrées alimentaires ont galopé, c’est comme un régime de bananes est passé de 5000 FL (3$) à 13 000FC donc à 7$.
Pour subvenir à leurs besoins les populations demandent aux autorités de leurs faciliter l’accès aux champs, au lieu de vivre des dons comme si elles etaient des réfugiés dans leur propre pays. Pour Mbusa Mukanda Aimé, membre de la societé civile ce milieu a besoin de l’aide humanitaire en ce moment où les champs sont fermés car c’est l’unique travail à part être infirmier ou enseignant. Pour rappel, l’Hôpital général de référence de Nyamilima réalisera 25 ans d’existence le 15 octobre prochain au service des populations, sans appui des organisations surtout que les patients dont les femmes viennent de loin pour des soins et pour accoucher, ce qui enchante la Docteure Isabelle Kavira.
Rodriguez KIHIMBA