Un passager venu d’une ville voisine est surpris par les installations sonores sophistiquées se trouvant dans les bus de transport en commun à Goma. « Un autoradio classique avec lecteur CD, des ports des USB, de MP.3, des connexions Bluetooth, ainsi que des baffles, lance voix…sont des équipements installés dans ces bus», s’inquiète ce jeune garçon d’une trentaine venu de Bukavu, au Sud Kivu.
Le chef lieu du Nord-Kivu comptabilise 1 880 bus de transport en commun, tous membres de l’Association des Chauffeurs du Congo « ACCO ». Une fois dans ces engins roulants sur la voirie urbaine, la musique se joue de plus en plus, surtout à la demande du conducteur, au mépris de la volonté des multiples passagers. Cette situation divise les passagers, certains trouvent satisfaction, d’autres estiment contrairement que, la musique dans les bus constitue un dérangement.
Pour Laurent LEMBO, élève à l’institut MWANGA, « chaque matin en allant aux cours, je profite librement de mes musiques préférées ». Les technologies multimédias retrouvées dans les bus sont, certes élégantes et impressionnantes, mais elles peuvent augmenter le risque de distraction pour le conducteur, contre attaque Gisèle KAHINDO, une habitante de Kyeshero, un des quartiers où vont souvent les bus qui jouent les musiques dans leur circulation. De son côté, Adelard MABOKO reconnaît qu’ « écouter la musique permet de faire passer plus vite le trajet et de se détendre. Néanmoins, le volume trop fort est mauvais pour la concentration du conducteur et empêche d’entendre le monde extérieur ».
En effet, la pollution sonore porte atteinte à la vie de chacun et est également un élément perturbateur de la tranquillité publique. C’est dans ce contexte, qu’ayant le souci de réglementer la circulation routière, le maire de la ville sortant, Dieudonné MALERE MA-MITCHO, a signé un arrêté le 22. Septembre. 2016, interdisant strictement le jeu des musiques à volume élevé dans les bus de transville à GOMA, sans succès malheureusement.
Bon à l’oreille
Grâce à cette musique jouée dans le bus, « j’oublie mes problèmes. Surtout les moments où je rentre de la faculté les nerfs tendus, une fois dans le bus, ses effet apaisent et équilibrent mon état émotionnel », affirme LUMOO Prisca, étudiante en droit à l’Université Catholique de Goma. Pour BARAKA, un taximan expérimenté (depuis 2009), certains sentiments surgissent lorsqu’on écoute de la musique. Raison pour laquelle il préfère édifier ses passagers avec des musiques religieuses.
La Musique Étrangère souvent jouée permet d’avoir beaucoup de passagers, surtout les jeunes étudiants étant donné quelle est préférée par ces derniers, rencontre, un autre chauffeur. Un bon nombre des taximen affirment que, la musique leur permet de prendre courage en réduisant la paresse au volant. Un d’entre eux, déclare sincèrement qu’il ne peut jamais conduire un bus sans équipement multimédia, lorsqu’il y a panne au niveau de ses installations, il préfère carrément passer son bus à quelqu’un d’autre en attendant sa réparation.
La santé mise en cause
La pollution sonore, comme un son crée une gêne, empêche d’être au calme et représente un danger pour la santé. Elle peut créer des dégâts de part son caractère répétitif ou son niveau trop élevé. Les parents revenant fatigués du travail et les malades sont nombreux à se plaindre. Selon un médecin de l’hôpital général de Goma, l’écoute trop longue à forte puissance des MP.3 a des conséquences néfastes sur la santé de l’homme. Il s’agit par exemple de : la diminution de la capacité d’écoute, la surdité, la douleur, les sifflements, l’agitation, la perte d’équilibre, l’augmentation du niveau de stress, l’augmentation du rythme cardiaque, la diminution de la capacité de mémorisation… En un mot, tout excès est nuisible, dit le docteur.
Ghislaine Maboko
la pollution sonore, on dirait un service de plus dans le bus or l’important c’est le transport ou le déplacement offert