Dans son sujet encore d’actualité intitulé : « Programme de Désarmement des Groupes Armés Nationaux et Sécurité Humaine au Nord-Kivu », Gervais Muhindo Bayibika est reconnu comme « Docteur de thèse » en sciences politique et administrative à la prestigieuse Université de Kisangani dans la Province de la Tshopo. Dans un jury impossible composé des professeurs : « Bokanga Itindi Jean Pierre, président, Otemikongo Mandefu, promoteur, Ngumbi Kitete, Secrétaire, Lokanga Otikeke et Musau Bakajika, membres.
Sa thèse de doctorat est défendue le 07 mai 2022 à l’Université de Kisangani où il a obtenu la Mention Grande Distinction. Il a obtenu cette mention grâce à l’accompagnement du trio des Professeurs Ordinaires : « Jean Otemikongo Mandefu Yahisule, (Promoteur), Louis-Marie Musau Bakajika, (Co-promoteur) et Alphonse Mbate Lupiki, Membre. Malgré la constance et la rigueur dans la façon de poser les questions des membres de son jury, ce trio des professeurs l’ont conduit à avoir cette mention de grande distinction.
L’objectif principal de sa thèse était d’expliquer la persistance de l’insécurité humaine au Nord-Kivu malgré les programmes de désarmement des groupes armés mis en œuvre par le gouvernement de la R.D.Congo. Mais aussi spécifiquement sa thèse poursuivait l’objectif d’analyser les conséquences de l’échec des programmes de désarmement des groupes armés nationaux sur la sécurité humaine au Nord-Kivu.
Provisoirement, pour Docteur Gervais Muhindo« c’est l’échec des programmes de désarmement des groupes armés nationaux mis en œuvre par le gouvernement congolais qui a entrainé la persistance de l’insécurité humaine au Nord-Kivu ». Il a aussi ajouté que ces dits programmes auraient impacté négativement sur la sécurité humaine au Nord-Kivu.
Pourquoi cette recherche?
Plusieurs éléments ont poussé l’auteur à mener cette recherche. Docteur Gervais parle par exemple de: «l’Ignorance des résultats du désarmement des groupes armés nationaux au Nord-Kivu, la méconnaissance des stratégies des acteurs dans le processus du désarmement des groupes armés nationaux au Nord-Kivu et de l’ignorance des conséquences de la persistance de l’insécurité humaine dans cette province».
Dans son étude, le chercheur soulève l’obstacle à la compréhension des causes de la persistance de l’insécurité humaine au Nord-Kivu malgré les programmes de désarmement des groupes armés nationaux.
C’est pourquoi, il s’est posé la question de savoir : « Pourquoi l’insécurité humaine persiste-t-elle dans la Province du Nord-Kivu malgré les programmes de désarmement des groupes armés nationaux mis en œuvre par le gouvernement de la RDC ?»
Spécifiquement, Docteur Gervais a constaté qu’il y a Contradiction entre les analystes sécuritaires et les acteurs au sujet de l’influence de l’échec de désarmement des groupes armés nationaux au Nord-Kivu.
Ainsi il s’est posé une question spécifique de savoir:« Comment les programmes de désarmement des groupes armés nationaux ont-ils impacté sur la sécurité humaine au Nord-Kivu ? »
L’étude du Docteur Gervais Muhindo a soutenu la thèse selon laquelle « l’approche politique (négociations de paix, Coopération entre groupes armés et les FARDC, Amnisties, intégration dans la vie politique et militaire..) Consacrée par les programmes de désarmement des groupes armés nationaux est source de l’insécurité humaine dans la Province du Nord-Kivu ».
A cette dernière question le chercheur a constaté qu’il y a eu « Échec des programmes de désarmement des groupes armés nationaux mis en œuvre par le Gouvernement de la RDC ». Selon lui l’insécurité humaine persiste au Nord-Kivu parce que les Programmes de désarmement des groupes armés nationaux ont échoué et ont impacté négativement sur la sécurité humaine en Province.
De tout ce qui précède le chercheur est arrivé aux résultats suivants : « la persistance de l’insécurité humaine au Nord-Kivu s’explique par l’échec du programme de désarmement des groupes armés nationaux ». Plusieurs facteurs expliquent cet échec : « les causes d’ordre politique d’une part et les facteurs liés à la défaillance de la gouvernance administrative du programme de désarmement des groupes armés nationaux de l’autre. »
Des conséquences observées sur le terrain
Cet échec des programmes de désarmement des groupes armés nationaux est à la base des plusieurs conséquences observées sur le terrain au Nord-Kivu, selon le chercheur, il s’agit par exemple de (du):
- la Résurgence (réapparition) de 87 groupes armés nationaux avec un effectif estimé de 28 969 combattants au total ;
- Déclenchement des conflits armés/nouvelles guerres;
- Menaces non militaires;
- Violations massives des droits humains des citoyens;
- Opportunités de l’insécurité au Nord-Kivu.
Comme valeur ajoutée de la recherche , Docteur Gervais Muhindo donne des prescriptions pour améliorer les prestations en matière de sécurité au Nord-Kivu. C’est la contribution pratique de cette thèse.
L’étude de Docteur Gervais Muhindo s’inscrit dans la théorie de l’état fragile selon Olivier Nay et le paradigme constructiviste. Selon cette théorie, l’État est fragilisé par le nombre important des groupes armés, qui le laisse dans un état d’incapacité politique de répondre aux besoins essentiels de sa population dont la sécurité humaine. C’est-à-dire, le Gouvernement Congolais n’a pas la capacité de maintenir les conditions de stabilité politique suffisantes pour garantir la sécurité humaine.
Pour le Constructivisme, l’insécurité et les programmes de désarmement des groupes armés nationaux au Nord-Kivu sont des constructions subjectives et non des réalités sociales objectives. Docteur Gervais ne croit donc pas à cette perpétuelle concurrence qui existe entre les FARDC et les groupes armés nationaux.
Pour rappel à cause de l’émergence de l’insécurité et conflits armés, le Nord-Kivu se trouve sous état de siège parce que la centaine des groupes armés sont responsables de l’insécurité du Nord-Kivu.
Mais aussi les gens doivent savoir que Docteur Gervais est un enseignant à l ’Université de Goma un élément incontournable dans la recherche de la paix au Nord-Kivu.Il n’est pas nouveau , mais expérimenté parce qu’avant qu’il soit proclamé Docteur en thèse, il a été Vice Doyen (VDR) de la faculté des sciences sociales (FSSAP) à l’Unigom de 2019 en mars 2022 ; actuellement chef du département de Criminologie de la Faculté des sciences de l’homme et de la société.
Cosmas Mungazi
Félicitations
Merci beaucoup.