« Des nos jours, c’est impossible de faire un travail scientifique réussi sans consulter le net. Une recherche documentaire dans la bibliothèque est bonne, mais il est difficile d’y trouver un livre d’actualité. Le Master Philippe BANZI, chargé de la recherche scientifique de l’Université Catholique la Sapientia de Goma, trouvé à l’entrée de son bureau, mardi 19 février 2019 pense que, « L’internet est un outil de recherche incontournable ». Il a tenu ces propos lorsqu’il répondait à nos questions concernant le manque de la connexion internet et ses effets dans les institutions universitaires à Goma. Où plus de 65 institutions d’enseignement supérieur peuvent être comptabilisées, mais sans internet ni pour leurs étudiants ni pour leurs enseignants.
Les premières conséquences de l’absence de l’internet dans les universités frappent les milliers des étudiants en terminal, qui, malheureusement, pouvaient enrichir leurs recherches par les données webographiques. Parmi les victimes, Ikangamina M. IKAS, finaliste à la faculté de science politique et administrative de l’Université Officielle de Goma « UNIGOM » est aussi fier d’avoir défendu un sujet d’actualité pour cette année académique (2017-2018), mais il a été reproché par les membres de son jury que, son mémoire n’avait aucune source tirée de l’internet. « Comment je pouvais les trouver pendant que je ne connais pas chercher les données à l’internet ? », s’interrogeait ce jeune finaliste malheureusement, de deuxième licence en science politique.
L’Université de Goma sans connexion
Généralement, il revient à l’encadreur de vérifier si l’étudiant a fait recours aux documents actualisés ou encore, s’il a pris totalement un travail déjà publié. Les étudiants avertis recourent à l’internet pour comparer son sujet et ceux réalisés par leurs homologues à travers le monde, explique Emmanuel NDIBESHE, Secrétaire académique facultaire en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Unigom.
Ce dernier souligne que, le contexte du Campus du lac ne permet pas d’installer une connexion internet. Car cette université de l’Etat se trouve dans un bâtiment où fonctionnent 5 institutions universitaires où le climat est toujours tendu avec des arrêts intempestifs des activités suite aux bagarres parfois sanglantes des étudiants. Ce climat ne permet également pas à l’Unigom de réaliser le projet de numérisation du campus et pourtant conçu, il y a plus de deux ans. Ce projet ne sera réalisé une fois que son site en construction dans le quartier MUGUNGA sera achevé a précisé Emmanuel.
Certaines universités font l’exception à Goma
Malgré, l’absence presque totale de l’internet dans les institutions universitaires de Goma, certaines ont installé le réseau des réseaux (l’internet) afin que les étudiants et leurs enseignants mènent en bien leurs recherches scientifiques, qui constituent les fondamentales dans tout enseignement universitaire. Parmi ces universités, il s’agit de : l’Université Libre des Pays de Grands Lacs, »ULPGL », de l’Institut Superieur de l’Informatique de Gestion « ISIG », de l’Université Catholique la Sapientia, « UCS »… qui ont installé l’internet dans leurs locaux, même si la qualité de la connexion ne permet pas aux étudiants de télécharger des documents.
Trouvé en plein service dans son bureau préparant un exposé sur la gouvernance de l’universitaire à l’ère numérique, le professeur associé BUTOA BALINGENE, assistant du recteur de l’ULPGL à l’assurance qualité raconte que, c’est depuis l’année académique 2013-2014 que, son institution a systématisé ses services internet, cette année (2018-2019) son université a multiplié le débit de sa connexion. Selon lui, l’internet est important dans l’administration, qui facilite la communication à l’interne (intranet), l’accès à la bibliothèque en ligne sans se déplacer, l’enrôlement à la session, la délibération en utilisant le code personnel et plusieurs autres.
Des difficultés énormes
Pour assurer les recherches dans plusieurs universités de Goma chaque étudiant se débrouille de sa manière. Certains font leurs recherches par téléphones en y mettant quelques mégas ou carrément aller dans les cybers café. Malgré cette absence de la connexion, certains enseignants imposent les étudiants de remettre leurs travaux pratiques par internet.
Cette situation, observée dans plusieurs universités de Goma ne permet pas aux étudiants de faire en bien leurs recherches. C’est pourquoi, un bon nombre des étudiants traversent au Rwanda où la connexion et le courant sont en permanence. Les universités de Goma veulent bien installer la connexion pour leurs étudiants, mais le cout exorbitant d’hébergement, l’usage irresponsable de l’internet de certains utilisateurs ne les motivent pas d’implanter la connexion internet dans leurs institutions.
Rodriguez KIHIMBA