Bukavu: Une route qui tue !

Bukavu: Une route qui tue !

Trois morts, neuf blessés graves et deux rescapés, voici le bilan de l’accident de circulation du 12 mai 2023 suite au mauvais état du tronçon routier Lycée Wima-ISTM (UOB) dans la ville de Bukavu en Province du Sud Kivu. Les témoins trouvés sur place disent que le bilan peut s’alourdir car le minibus qui avait connu l’accident était plein a craquer  et personne n’y était sortie sauf le convoyeur qui se trouvait au-dessus du véhicule.  

La dizaine de passagers étaient entassés dans un minibus de marque Vannette vers 23 heures du vendredi 12 mai 2023 en provenance du plus grand rondpoint de Bukavu (Place de l’Indépendance) pour le Camp TV. Ce quartier qui est situé au-delà de l’ISTM sur une route boueuse, non asphaltée, bien que d’intérêt national qui relie d’ailleurs le Sud-Kivu à d’autres provinces du pays.

Pour Faustin BOROKO, Chef du Quartier Nyakaliba où s’est tenu le drame, « le minibus voulait échapper un gros camion en panne, incapable de monter la petite colline mortelle, stationnant ainsi au milieu de la route suite à la dégradation très avancée de ce tronçon routier. » C’est pourquoi, ajoute-t-il, « le bus s’est renversé pour se retrouver dans la profondeur de cette versante après Lycée Wima causant ainsi la mort de plusieurs personnes. »

Cependant, en dehors de trois personnes reconnues mortes par les autorités officielles, les neuf blessés graves reçoivent les soins à l’Hôpital Général de Référence de Bukavu, au Centre de Santé de l’ISTM et à l’Hôpital Dr. RAU de Ciriri, explique tristement, le chef du quartier Faustin BOROKO. Plusieurs choses expliquent le délabrement de la route sur l’axe routier Lycée Wima-ISTM.

Des caniveaux souvent bouchés,les eaux stagnent.

Les causes de la dégradation de cette route

La mauvaise construction des infrastructures routières est la cause principale de la dégradation précoce des routes sur toute l’étendue de la ville de Bukavu disent un bon nombre des usagers de la voirie urbaine.

En ce qui concerne l’axe routier « Lycée Wima-ISTM », les installations de la REGIDESO en vieillissement prolongé sont à la base de la destruction dudit tronçon.  Qui, depuis plusieurs jours maintenant, les tuyaux de cette entreprise de distribution d’eau tombent souvent en panne et font couler de l’eau sur la chaussée pendant de longs moments, cette humidité fragilise la chaussée qui se détruit ainsi facilement.

Il est aussi constaté sur ce tronçon mortel, un manque criant de canalisation d’eau surtout que, juste à côté un lavage des véhicules s’est créé et verse malheureusement de l’eau sur la chaussée en faisant glisser tout ce qui passe. « Le passage incontrôlé des véhicules poids lourds figurent aussi parmi les causes de la destruction des routes à Bukavu. Car ces véhicules transportent des tonnages ne correspondant pas à la qualité de route mise en place », regrette la Cheffe de promotion des étudiants en première licence de journalisme à l’Université Officielle de Bukavu.  

Des conséquences qui fâchent

Le délabrement de la route axe « Lycée Wima-ISTM » présente plusieurs conséquences pour les habitants du quartier et pour les usagers de cette route en délabrement très avancé.

« Nos habitations sont exposées aux eaux lorsque le tuyau de la REGIDESO se coupe souvent. Nos maisons sont aussi fissurées par les mouvements des tracteurs qui viennent souvent en réparation infinie et le passage de gros véhicules poids lourds qui y passent après plusieurs manœuvres », s’indigne dans l’unanimité les habitants dont leurs maisons surplombent cette colline mortelle.

Une fois sur ce lieu, les véhicules ont difficile de passer surtout lorsqu’il pleut. Ici le sol est très glissant, les embouteillages sont observés à tout moment occasionnant ainsi d’énormes retards des élèves et étudiants qui vont aux cours. Des fois les étudiants, voire des professeurs abandonnent leurs bus et marchent à pieds suite à la dégradation de cette route.

C’est pourquoi d’ailleurs, les chauffeurs (taxis et motos) disent qu’ils sont exposés à la mort à chaque minute sur cette route car c’est devenu très dangereux qu’à l’époque du Gouverneur Marcelin Cishambo.

Curieusement, un coté de cette route présente déjà une grande fissure qui va risquer de causer un éboulement dans les prochains jours qui peut couper la route en deux pour bloquer complément le passage des véhicules sur ce tronçon. Cette situation projette ainsi  la coupure des trafics entre le chef-lieu de la province du Sud-Kivu et le reste de la province (Walungu, Mwenga, Kitutu,Kamituga…) comme ça été le cas en février dernier lors des manifestations des étudiants des institutions susmentionnées exigeant la construction en moindre délai  de cet artère.

Des solutions envisagées

Pour les étudiants des trois grandes universités de Bukavu dont leurs bâtiments se trouvent au-dessus de cette colline mortelle « UOB, ISTM et UCB », la fermeture totale pour la réhabilitation effective de ce tronçon s’avère d’importance capitale au lieu d’enregistrer à tout moment des pertes en vies humaines.

Quant aux chauffeurs, taxis motos et taxis voitures, les notables du Sud-Kivu doivent cesser avec leurs polémiques politiques en protégeant l’intérêt général de leur population, en réhabilitant ce tronçon dans un bref délai.  Car ça fait honte de voir un espace de moins de 30 mètres resté plusieurs années sans être réhabilités, pendant que la première dame, le président du Senat, le ministre de l’économie pour ne parler que de ceux-là sont fils du Sud-Kivu.

La réhabilitation de ce tronçon devrait être une priorité du gouvernement national, voire provincial en mobilisant des fonds significatifs pour la réhabilitation définitive de cette route stratégique d’intérêt national, le N°2 du pays.

Tout simplement, tout travail de réhabilitation devra commencer par les traçages des canaux afin d’éviter ces eaux stagnantes qui jouent un rôle important dans la dégradation des infrastructures routières sur cet axe. Cela explique aussi l’ingéniosité des ingénieurs en mettant de côté ces amateurs qui viennent gratter la terre pour endurcir le problème.

Esther Mambote et Faustin Kamikele, étudiants en SIC « UOB »

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