Masisi est le territoire situé à l’Ouest de Goma, Chef-lieu de la Province du Nord-Kivu se trouvant sous occupation des éléments du M23. Ici, les agriculteurs sont confrontés à un fléau qui dépasse les ravages de la guerre : « la recrudescence des vols de produits agricoles dans leurs champs, ce qui injecte la famine dans plusieurs familles de ces villageois qui sont confrontés aussi au problème sécuritaire.
Pendant le moment de crise sécuritaire, les cultivateurs ont difficile d’aller visiter leurs champs. Mais c’est le moment que les voleurs des produits agricoles profitent pour aller piller les champs des paisibles citoyens, laissant les cultivateurs dans une détresse très profonde. Parmi les produits les plus ciblés figurent : « les bananes plantains, les maniocs, les pommes de terre, les haricots et les colocases ».
Georges Balolebwami, un cultivateur désabusé témoigne tristement que, « Quand je suis arrivé dans mon champ, j’ai constaté que mes colocases et maniocs avaient été sauvagement récoltés par quelqu’un d’autre. Et pourtant, c’étaient les aliments réservés à nourrir mes enfants pendant ce moment difficile », regrette-il. Une cultivatrice partage la même angoisse en ajoutant que, « ils volent les bananes plantains et les cannes à sucre. Nous souffrons tellement que nous achetons désormais la nourriture en détails, pendant que on aurait dû vendre aux autres. »
Les retournés sont plus touchés
Le problème est encore plus grave pour ceux qui reviennent de refuge, comme l’explique un autre agriculteur de Masisi. À son retour dans son village d’origine, parfois ils trouvent des bandits armés dans leurs champs. Ceux qui ont la male chance sont inquiétés, pendant les champs sont déjà devastés et vidés de tous les produits agricoles, explique cet habitant, cultivateur de la localité de Luachi, aux environs de Masisi Centre qui dit tristement que, « c’est comme ça que tous nos produits agricoles sont ravagés. »
Les conséquences de ces vols sont désastreuses.
Les familles chantent la famine dans leurs foyers, dépendant souvent de l’aide de voisins. Les enfants pleurent de faim, mais leurs parents n’ont rien pour les apaiser. L’argent, autrefois gagné grâce aux récoltes, se fait rare, d’autant plus que la région accueille de nombreux déplacés.
Signalons par ailleurs que, pendant que la situation sécuritaire reste préoccupante à Masisi, les champs des villages tels que Luachi, Kahuma, Muhondo, et Sinda restent des cibles privilégiées des voleurs, parfois armés. Les cultivateurs sont ainsi privés de leurs moyens de subsistance et ne jurent qu’au retour de la paix dans leur région pour reprendre leurs activités agricoles, essentielles à la survie de leurs familles.
Cosmas Mungazi