Une conférence régionale sur les crimes environnementaux
Comment les crimes environnementaux sont traités en RDC, au Rwanda et en Uganda a été l’objet d’une conférence ce 29/11/2018 à Goma, en province du Nord Kivu. Les participants sont les acteurs judiciaires congolais et rwandais, qui ont discuté sur l’application des lois les crimes environnementaux dans ces trois pays.
C’est la première fois que les acteurs judiciaires rwandais et congolais se mettent ensemble pour discuter sur la manière dont les crimes environnementaux sont traités par les juridictions judiciaires dans leurs pays respectifs.
Cependant, le massif de Virunga arrose le Rwanda, l’Uganda et la République démocratique du Congo. La gestion rationnelle de cet espace écologique se heurte à plusieurs problèmes. Parmi lesquels, un responsable d’une organisation rwandaise annonce les défis communs pour tous ces trois pays. Il s’agit par exemple de : l’accroissement de la population vivant autour du parc, la dépendance totale de cette population au parc, la pratique de l’agriculture suite à la fertilité du sol du parc, mais aussi des conflits infinis dans les grands lacs où le massif de Virunga constitue l’abri principal des groupes armés. Selon l’étude presentée par ce responsable de la société civile rwandaise, plusieurs activités illégales ont été menées dont 240 pièges qui visaient principalement les gorilles et les éléphants en 2017. Mais également entre 2009 à 2014, on a dénombré 1 310 pièges avec 2 813 cas d’éléphants tués.
L’exploitation illégale des ressources se trouvant dans le parc a été le leitmotiv de l’ACEDH, organisation congolaise de convoquer cette conférence qui a réuni ces acteurs environnementaux pour palper du doigt des efforts de la justice de leurs pays dans l’éradication de ces crimes.
Les efforts de la justice
En 2017 des éléphants décomposés ont été retrouvés dans certaines aires protégées de la région. Dans le parc de Mugahinga en Uganda, 677 éléphants, 362 dans le massif de Virunga et 468 dans le parc des volcans au Rwanda.
Malgré ces catastrophes, des efforts de protection menés par les acteurs de la justice arrivent cas même à documenter ces irrégularités. C’est ainsi que, plusieurs arrestations et jugements ont déjà été rendus pour combattre ce fléau par la justice de ces trois pays. « 6% au Rwanda, 31% en R.D.Congo et 63% en Uganda ». Cependant, la pénalité ne contribue pas efficacement à la coercition de l’infraction car une fois capturé, le criminel est vite relâché suite à la légèreté de la loi.
En Uganda par exemple, un criminel est passible de payer un montant équivalent à 200 dollars et une peine de deux ans. A ces destructions méchantes s’ajoutent les signes de réchauffement climatique, qui sont déjà visibles dans la région. Les mécanismes de protection des aires protégées s’avèrent d’une importance capitale, déclare Boniface Mananga, premier président de la cour d’appel de Goma dans son mot d’ouverture de cette conférence. Cette activité entre dans le cadre du projet « Initiative Synchronisée Gouvernance foncière, conforme à la sauvegarde du paysage Virunga » de l’ACEDH. Qui s’inscrit au programme « GLA », « Alliance pour les moyens d’Existence verts », au niveau du conducteur gouvernance foncière et forestière. Programme qui veut voir les écosystèmes du Paysage Virunga et Kahuzi Biega restaurés, protégés et gérés de manière durable, concertée et inclusive… Cette conférence étant la première du genre, l’ACEDH compte la tenir dans une fréquence annuelle pour mobiliser les énergies de l’appareil judiciaire entre les pays concernés.
Rédaction