Sous le M23, la liberté de la presse peine !
Dans une présentation de la situation de la liberté de la presse en RDC, le correspondant de l’organisation Journaliste en Danger au Nord-Kivu, Tuver Wundi s’indigne du rapatriement de 16 journalistes de Rutshuru évacués à Goma par la Monusco. Ce dernier annonce aussi que sept (7) autres pourraient rejoindre Goma dans les heures qui suivent fuyant les restrictions de la liberté de la presse imposées par le M23.
Parmi ces journalistes qui ont fui le territoire contrôlé par le M23 trois qui étaient sur place dans ces échanges avec la presse ont indiqué que, « nous avons fui le coté du M23 pour plusieurs raisons. Nous sommes bien connus dans ce coin comme des journalistes qui interdisaient les jeunes de s’enrôler dans les groupes armés à travers nos émissions. Curieusement plusieurs jeunes se sont déjà enrôlés dans ce mouvement et pourraient devenir nos potentiels détracteurs ».
Mais aussi ajoutent-ils, parmi les jeunes enrôlés un avait été cité dans le vol des matériels d’une radio de la place, ce dernier devrait se déverser sur les journalistes avec qui il était en comparution à la justice, si nous restions sous leur contrôle.
Actuellement à Rutshuru, sur 20 médias qui arrosaient les villes de Kiwanja, Rutshuru et Bunagana, cinq (5) seulement fonctionnent normalement, mais diffusent un seul point de vue, celui du mouvement rebelle. Il est aussi reporté des restrictions des mouvements. Tout le monde doit se trouver dans sa maison à partir de 18H00, personne n’a droit de prendre une photo, pas le port des téléphones multimédia et toute personne rencontrée ivre a droit à 300 fouets, nous disent ces journalistes rescapés.
La situation de la liberté de presse
A l’occasion de la journée internationale de la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes célébrée chaque 02 novembre, le représentant de Journaliste en Danger au Nord-Kivu et sous-directeur de l’audiovisuel à la RTNC/Goma, Tuver Wundi présente la situation de la liberté de la presse sur toute l’étendue du pays.
Selon lui, les provinces de (du) : l’équateur, Katanga, Sankuru, Lomami, Maniema… et Nord-Kivu (en état de siège) sont les mauvais exemples où la liberté de la presse est menacée actuellement. Contrairement à la province de l’Ituri qui est aussi en situation de l’état de siège, la ville province de Kinshasa, le Sud-Kivu… sont en bonne position en rapport avec la liberté de la presse. Autres menaces de la liberté de la presse reportées sont entre autres la menace de 49 journalistes, la fermeture de 17 radios, la mort d’un journaliste, etc. En somme, 124 cas d’atteintes de la liberté de presse ont été reportés pour cette année.
Cette augmentation de cas d’atteintes à la liberté de la presse ces dernières années pousse cet organisme de défenses des droits des journalistes JED de faire les propositions suivantes : « réviser l’ancienne loi répressive des journalistes de 1996 ; subventionner les médias pour lutter contre la déclochardisation ou la pauvreté des journalistes et surtout mettre fin à l’arrestation des journalistes pour n’avoir que diffuser une information ».
Pour ceux qui ne le savent pas, le Président de la République Felix Antoine Tshisekedi avait promis la promotion de la liberté de la presse pour assoir sa démocratie. Car toute démocratie selon Victor Hugo doit être assise sur deux piliers (mains) : Une main pour écrire c’est la liberté de presse et une autre pour choisir c’est la liberté de vote.
Eric le Rouge