RDC : Des enseignants sans valeur
En marge de la célébration de la journée nationale de l’enseignement à Goma comme partout ailleurs, BARIBUTSA Bonaventure, enseignant expérimenté de français à l’Institut TUPENDANE a décrié la situation précaire que traversent les enseignants congolais, et pourtant, ce domaine était appelé « notre beau métier ».
Cet enseignant regrette que, « la journée de l’enseignement en RDC n’a plus sa valeur car il est mal payé ». La perte des valeurs de l’enseignant a commencé à dégringoler à partir de 1986-87, pendant le Zaïre de Mobutu, date à la quelle les parents ont commencé à supporter eux-mêmes les études de leurs enfants. Se souvenant du début de sa carrière en 1974, Bonaventure raconte que, « l’enseignant était bien rémunéré ». Pendant les fêtes par exemple, chaque école réunissait son personnel sous l’initiative de l’autorité scolaire. Après le défilé, les enseignants se regroupaient par école afin de partager un verre, voire même la famille de l’enseignant était conviée.
Ce qui change dans ce domaine
Cet enseignant fait la comparaison du régime Mobutu à celui de Joseph Kabila qui n’a pas du tout changé. Mais il espère au régime en place de Felix Tshisekedi, comme il est fils d’un opposant qui a prôné la démocratie dans le pays. « Heureusement le Président Félix TSHISEKEDI a tenue ces propos dans ses différents discours même lorsqu’il était à Kisangani, disant que c’est l’Etat qui va désormais prendre en charge l’enseignant. Une fois réalisée, cette promesse, l’enseignant reprendra sa valeur datant en donnant le vrai sens au beau métier, qui a perdu sa valeur ce jour.
Zoom sur Bonaventure
BARIBUTSA Bonaventure est un enseignant des écoles primaires et secondaires en ville de Goma. Il a une expérience de 40 ans dans le secteur public de l’enseignement en RDC. Père de 8 enfants, qui malheureusement, aucun n’a été embauché après leurs études secondaires et universitaires pour faire la relève de leur père vue la situation économique précaire du pays. Pour rappel, le rapporté de la RFI en février 2019 stipule que, selon le budget 2019 plus de 140 000 enseignants ne sont pas payés par l’Etat en RDC. Le seul espoir des enseignants reste la promesse du président Felix Tshisekedi, qui disait pendant la campagne que, « l’enseignement primaire et secondaire seront gratuits ».
Rodriguez KIHIMBA