Nord-Kivu : les particularités du dialogue de vérité du Gouverneur Carly Nzanzu Kasivita
Dans le souci de vouloir comprendre l’émergence des conflits de sa Province, Carly Nzanzu Kasivita, Gouverneur du Nord-Kivu a lancé le dialogue dénommé : « dialogue de vérité sur notre propre avenir », ce 30 juillet 2020.
Bien que la province ait déjà organisé des milliers de telles assises, ce dialogue est diffèrent à deux niveaux : « il consiste aux représentants des communautés d’exprimer leurs problèmes en toute liberté et vérité, mais surtout par l’octroi de la parole aux communautés minoritaires qui ne se sont jamais exprimées dans les grandes rencontres de recherche de paix dans la province.
C’est la première fois de constater sur un document, qui détaille le programme du dialogue comme celui-ci du 30 au 1er aout 2020, les noms des communautés : « Babingi, Kumbule, Kusu, Bapere, pygmées, Bumba et Tembo », être programmés à la prise de parole. En dehors des communautés, jugées grandes et connues de la province, qui ont monopolisées les discours dans les grandes manifestations, à l’instar des : « Hutu, Nande, Tutsi, Nyanga, Hunde, Kano, etc. »
Cette marque déposée du Gouverneur Carly Nzanzu Kasivita est saluée, non seulement par les communautés minoritaires, souvent écrasées, mais aussi par certains membres des communautés dites grandes.
Denis Masumbuko est Chef de travaux à l’Université de Goma et membre du comité de gestion de l’ISP/Goma qui pense que, pour amortir les conflits au Nord-Kivu, il faut une solidarité avec les autres tribus et il faut laisser les autres communautés apparaissant comme minoritaires d’exercer librement leurs activités.
Comme les Babingi qui se sont toujours plaints sur leur inféodation par la grande famille Hutu, appelée de pseudo communauté par Emmanuel Gashamba, président des Hutu, qui a menacé leur retrait à ce dialogue si la parole est accordée au peuple Bingi qui se reconnait comme toute une communauté à part entière. « C’est l’objectif de ce dialogue : « écouter tout le monde, renforcer la confiance entre communautés et les relations entre fils et filles de la Province, déclare le Gouverneur dans son mot de circonstance à l’ouverture de la cérémonie.
Les problèmes situationnels
Parmi les particularités de ce dialogue dû de vérité, c’est également l’octroi de la parole en toute liberté aux représentants de chaque communauté, ici représentée. Après l’ouverture de la cérémonie par le maire de la ville, c’est le Président de l’Assemblée Provinciale, Robert Seninga qui a donné les facteurs émergeant les conflits dans la Province du Nord-Kivu, citant par exemple : « la crise de confiance entre communautés, multiplication des groupes armés ethniques, etc. ».
Pour lui, l’organisation de ce dialogue était importante pour mettre au tour d’une table toutes les communautés afin de chercher des solutions durables et renforcer leur confiance. La plus grande chance pour la Province, c’est la diversité culturelle, dont malheureusement, certaines communautés s’en abusent par la discrimination, les divisions inutiles.
Prenant la parole, le Gouverneur de Province, Carly Nzanzu Kasivita déclare qu’il a prévu un cycle des dialogues sociaux pour ce second semestre, non seulement pour marier l’idée du Président de la République dans l’instauration de l’autorité de l’État ; mais également, pour concrétiser sa vision de faire du Nord-Kivu : « un oasis de paix » , afin de contribuer au renforcement des relations entre les filles et fils de sa province. Pour le gouverneur, « la communauté est comparable à un champ de canne à sucre qui se bousculent, mais vivent toujours ensemble », pour tout simplement dire que, « les conflits sont inhérents mais il faut toujours s’en dépasser ».
Roberto Kituka Onge et Cosmas Mungazi