Du 22 mai au 02 juin, dix jours depuis que le volcan Nyiragongo a été en éruption. Déjà certaines personnes commencent à ériger des maisons d’habitation sur la lave sans entendre le plan d’occupation foncière pouvant être octroyé par les autorités établies.
Inquiet de cette situation, Me. Oliver Ndoole, Avocat au Barreau de Goma et Secrétaire Exécutif de l’ « ACEDH », une organisation de la société civile travaillant dans la protection de l’environnement et la gestion foncière responsable interpelle les autorités à tous les niveaux de suspendre ces activités de construction anarchique. Car elles risquent de replonger les populations de ce coin à une guerre foncière sanglante comme celle d’il y a un mois du quartier Buhene entre les Kumu et les Nande.
Pour éviter le pire, « les autorités doivent suspendre à titre conservatoire toute activité de construction ou tout usage foncier sur les lieux rasés par le volcan avant toute action des autorités foncières traditionnelles ou légales. Car personne ne saura là où se trouve sa parcelle et ne saura également pas construire sans plan d’indication, d’opposition et de réaffectation foncière », indique Olivier Ndoole dans une interview téléphonique. Pour lui, laissez les gens construire sans un plan gouvernemental produira des dégâts terribles aux allures dépassant l’état d’urgence. Il explique tout de même que, « les gens sont courageux au Nord-Kivu et n’attendent rien de l’État, mais pour la question foncière, ils sont prêts à tous ».
La crainte pour cet avocat expérimenté pour les questions foncières en province et au pays est qu’une fois que ces constructions continuent les zones d’ombres sur les limites des parcelles ne seront pas connues, ce qui sera à la base des conflits fonciers sanglants violents », prédit-il dans cet article. Il réitère cependant son appel aux autorités tant du niveau nationale, provinciale que locale, de prendre des mesures conservatoires interdisant toute activité de construction sur le lieu rasé par le volcan.
Mais aussi il demande à l’administration foncière coutumière, ainsi qu’à la société civile de se pencher sur cette question pour éviter ce qui est arrivé dans le quartier Buhene car la question foncière au Nord-Kivu est un problème très délicat, parfois difficile à gérer. Actuellement, l’action qui devrait intéressée toutes les parties prenantes du secteur foncier après l’éruption du volcan, c’est l’élaboration d’un plan d’occupation foncière qui devrait se faire en présence de tous les occupants (Sinistrés) pour une gestion rationnelle et transparente de la question.
De cette manière toutes les victimes pourraient espérer avoir un lopin de terre après le passage de la lave sur leurs parcelles.
Cosmas Mungazi Kakola