Les étudiants et les commerçants faisant leurs affaires entre Goma (RDC) et Gisenyi (Rwanda) n’ont pas cessé d’exercer leurs activités, malgré les tensions des guerres qui existent entre leurs états. Bien que le contrôle de la DGM ait été renforcé à la frontière, les Congolais comme les Rwandais traversent de part et d’autres sans être inquiétés. Pour eux, ces tensions sont beaucoup plus politiques.
A Goma pendant cette situation de crise, les étudiants congolais disent qu’ils cohabitent avec leurs camarades Rwandais avec qui ils partagent les mêmes heures des cours universitaires, malgré les tensions des guerres qui existent actuellement entre ces deux pays.
Pour Deborah M, étudiante congolaise de la faculté de Médecine à l’Université de Goma, « UNIGOM », « nous sommes en bon terme avec les étudiants Rwandais. Qui se comportent aussi bien, car il n’y a aucun souci entre nous étudiants dans l’auditoire. Le seul problème qui existe c’est la langue. Parce que les Rwandais ne parlent que le « kinyarwanda et l’Anglais », tandis que nous étudiants congolais, nous nous exprimons en « Kiswahili et en Français ».
Pour un autre étudiant, « cette situation de crise me préoccupe très grandement, d’autant plus que, ça risque de bouleverser mes études universitaires », raconte tristement Guelord Murabanzi, lui aussi étudiant en Médecine de la même université, mais qui vient du Rwanda, témoignant heureusement de la franche collaboration avec ses camarades congolais dans l’auditoire, malgré ces tensions. Ce jeune étudiant Rwandais reconnait également les services louables des agents des migrations congolaises lors de leur traversée aux frontieres. « Je traverse les frontières avec ma carte d’électeur du Rwanda, ainsi que ma carte d’étudiant de l’Unigom (RDC). Ces deux documents me donnent droit de traverser les frontières en toute quiétude », indique-t-il.
Quelques défis liés aux conflits
Face à cette crise, un bon nombre des étudiants qui viennent du Rwanda ne participent plus au cours, ceux qui viennent sont devenus de plus en plus réservés craignant ainsi les dérapages des manifestants, anti Rwandais. Dans plusieurs autres universités de Goma, certains Rwandais ont tenté de changer leurs identités en devenant natifs des régions congolaises où vivent les congolais d’origines rwandaises, explique un étudiant venant du Rwanda que nous taisons le nom.
Les activités commerciales affectées
A part tout ce qui précède, les activités commerciales sont aussi affectées par ces conflits entre le Rwanda et la RDC. Surtout à Goma où plusieurs congolais vont s’approvisionner en denrées alimentaires dans le pays de Paul Kagame. Les petits commerçants transfrontaliers disent être touchées par ces conflits causés par la résurgence du M23, curieusement soutenu par l’Armée Rwandaise qui se sont accaparés de la Cité de Bunagana.
Pour madame Alice, une des commerçantes aux frontières n’a pas caché son indignation en disant que, « nous sommes très indignées par cette situation qui bouleverse nos activités commerciales. Depuis que ces hostilités ont commencé, les choses ont totalement changées ». Selon cette dame d’une quarantaine révolue, « même les produits de première nécessité qui coutaient moins chères ont grimpé le prix, pendant que les activités agricoles sont aussi paralysées du côté de Rutshuru par la prise de Bunagana par les éléments du M23.
Trésor Bisimwa et Bahati Dieudonné