Lutte contre la Fraude minière : « les retombées de la réunion bipartite des « SAEMAPE » Nord-Kivu-Maniema
Des véhicules, motos, vélos,… ne sont plus permis de circuler pendant la nuit entre les territoires de Walikale (Nord-Kivu) et Lubutu au Maniema. Les activités d’exploitation par machine, dite drague tout au long des rivières Osso et Lowa sont également suspendues jusqu’à nouvel ordre.
Des agents de l’administration des mines, « SAEMAPE » et la police des mines ont également été affectés provisoirement par les administrateurs des territoires Walikale et Lubutu aux différents postes de contrôle dans les ilots de perdition. Ces décisions ont été prises après la réunion bipartite entre les responsables des services travaillant dans le secteur des mines des provinces du Nord-Kivu et du Maniema suite à la fraude minière qui y avait déjà érigé domicile.
Répondant à l’appel de son homologue du Maniema, Ir. Thomas Idolwa Tshomba, Directeur Provincial de SAEMAPE/NK a été à la tête d’une forte délégation des services travaillant dans le secteur des mines au Nord-Kivu pour Lubutu en passant par Walikale pour l’organisation de cette réunion bipartite.
Selon Ingénieur Thomas cette mission avait comme objectif de mener un état de lieu des activités minières artisanales et résoudre la problématique de la gestion des dragues au niveau du Pont et de la rivière Osso aux limites entre la province du Maniema (territoire Lubutu) et la province du Nord-Kivu (territoire de Walikale).
La délégation du Nord-Kivu était composée de : « l’Ir. Thomas Idolwa Tshomba : Directeur Provincial du SAEMAPE, chef de mission; René Balume : Chef de la Division des Mines et Géologie ; Muhindo Pelo : Coordonateur du Bureau d’études au cabinet du gouverneur de Province et de John Busa : Expert au Ministère des mines.
Des problèmes soulevés dans la réunion
Plusieurs problèmes ont motivé la tenue de cette réunion bipartite, il s’agit par exemple : « de l’exploitation illicite des minerais par des dragues en amont et en aval des lits des rivières Lowa et Osso limitant les deux provinces ; de l’évacuation frauduleuse des minerais aurifères et stannifères du Maniema vers le Nord-Kivu ; du déficit des effectifs des agents permenants et leur prise en charge pour la surveillance tout au long des rivières Osso et Lowa ; du malentendu sur les sites miniers ayant la gestion commune entre les deux provinces ; de l’implication et complicité des chefs coutumiers quant à ce qui concerne l’autorisation de fonctionnement des dragues et sites miniers, mais aussi de l’interférence de certains services non habiletés dans le secteur minier ».
Ces problèmes ont poussé aux participants à cette réunion bipartite de prendre les décisions immédiates, à moyen terme et à long terme.
Les décisions contre la fraude minière
Dans le but d’assainir le secteur minier et le renforcement de la gouvernance dans les deux provinces sœurs, une réunion bipartite a été tenue à Lubutu dans l’enceinte de l’hôtel la « Grace », en vue de décortiquer les problèmes qui gangrènent le secteur minier dans ce coin du pays.
A moyen terme, une commission mixte des agents, des experts de deux provinces sera constituée pour faire un état de lieu fiable afin d’identifier les ilots de la perdition, les dragues, opérant dans les deux rivières et les sites concernés.
Après être identifiés, les tenanciers des dragues seront soumis au respect des lois et textes règlementaires en vigueur dans le secteur des mines par les différents postes de contrôle qui y seront établis.
Le partage effectif des recettes communes entre les deux provinces et la tenue trimestrielle des conseils de lutte contre la fraude minière « CCL » des deux territoires frontaliers au village Osso seront effectués. Pour le projet à long terme, le prélèvement des coordonnées géographiques seront pilotées en commun dans GOOGLE, afin de situer avec précision l’appartenance des différents sites miniers entre les deux provinces.
Pour rappel, cette réunion bipartite contre la fraude minière aux limites des provinces du Nord-Kivu et du Maniema a été tenue sous l’initiative de deux directeurs de SAMAPE, Ir. Thomas Idolwa Tshomba et Patrick Kitembo M’Pombo, qui ne jurent qu’à la traçabilité des minerais dans leurs juridictions.
Cosmas Mungazi