Les cinq defis de la communication sur le Covid-19 à Goma
La communication sur le Covid-19, est effectuée par le Gouverneur de Province, Carly Nzanzu Kasivita. En debut des activités de riposte, les decisions de l’autorité etaient jugées de vouloir plaire aux populations. Dès le 20 mai 2020, lorsque Goma enregistre sept (7) nouveaux cas, le gouverneur prend des decisions rigoureuses, ainsi le port des masques devient obligatoire.
Cependant, l’application de ces mesures exposent de plus en plus les populations à une contamination collective. Cet article presente cinq (5) grands défis de la communication pendant cette maladie dangereuse à Goma, province du Nord-Kivu.
Mercredi 20 mai 2020, Goma est entrée dans son deuxieme isolement avec les autres entités de la province. La principale cause c’est la notification de 7 nouveaux cas confirmés de la maladie à coronavirus, en lien au quatrième patient, la soixantaine, en provenance de la Tanzanie, grand commençant bien connu de la ville. Pendant l’application des decisions du Gouverneur par les élèments de la police, plusieurs derapages pouvant exposer les populations à la contamination du Covid-19 sont enregistrés.
Premier defi
Le port des masques, declaré obligatoire dans les lieux publics de Goma, sous peine de payer une amande allant de 20 000 à 200 000 FC, selon la decision du Gouverneur. Les gens ne portant pas les masques sont arretés en groupe, souvent antassés dans les cachots de la police la plus proche pour leur exiger de payer ces amandes. Dans la commune de Karisimbi, le 21 mai dernier, deux avocats dont nous taisons les noms ont été arretés et jetés dans le cachot comme des colis. Dans ce cachot, ils etaient plus de 50 personnes, sans cache-nez ou masques ni autres outils de protection contre cette maladie dangereuse. Ces arrestations, (dans une promiscuité sans precedent), risquent, d’exposer les populations à une contagion collective de covid-19. De peur d’etre arreter, les gens font des journées entieres avec des masques bouchant alors les narines et la bouche.
Deuxiemement defi
La decision de l’autorité exige que, toute personne qui ne porte pas les masques paye les amandes, allant de: (20 000 à 200 000 FC). Ces amandes sont jugées d’exhorbitantes contrairement à Kinshasa, où les récalcitrants payent “5 000 FC”, comme punition et non comme une taxe normale de la province. Curieusement à Goma, les policiers sont accompagnés par des agents de la direction générale des recettes, trop discrets pour devoiler leurs recettes journalières.
Cette disposition motive les élèments de l’ordre qui se permettent d’arreter les gens, meme en singleton, ne se trouvant pas sur les lieux publics, pour rançonner (2 000 à 5 000 FC), surtout à l’absence des agents de la direction des recettes. Cette situation risque de substituer l’engagement de l’autorité à l’engagement monetaire. Surtout que les amandes prennent un caractère de gonfler les caisses, au lieu d’etre punitif aux gens qui ne respectent pas les gestes barrières.
Le troisième defi
La communication sur le Covid-19, est effectuée par le Gouverneur de Province ou son ministre de la santé, ce qui est legitime, pour ces autorités qui se demènent jours et nuits pour arreter la promenade rapide de cette maladie. Mais leurs intérets (politiques et electoraux), sont en conflits avec la communication sur les risques et engagement communautaire. Car la communication de l’homme politique possede des intérets politiques ou électoraux, (plaire à ses militants, ou à ses électeurs). Cette communication doit toujours été effectuée par un expert, qui connait tous les alèas des epidemies, pouvant repondre à toutes les questions d’une manière inconsciente.
Si Goma enregistre aujourd’hui, plus de “ 30 cas confirmés, sur plus de 400 cas suspects analysés , selon le gouverneur , c’est suite au relachement de la population des gestes barrières, causé par le premier déconfinement précoce de la ville.
En communication sur les risques, dire aux populations que,” nous avons vaincu l’épidémie”, est un discours rassurant, qui a comme consequence “l’indisciplince”. les populations, ne vont plus observer les gestes barrières. Dire encore que, la situation est grave, comme disait le porte parole du gouvernement provincial, c’est un discours dramatisant, qui jete les populations dans “la panique”. On observe dans les rues de Goma, des milliers des gens qui portent des masques, non-pour se protéger, mais pour echapper aux arrestations de la police.
Le quatrieme défi
La gestion de la riposte de la maladie à coronavirus au Nord-Kivu reste dans une obscurité totale, malgré les milliers de dollars annoncés etre versés à la coordination générale à Kinshasa. Une fois interrogée sur la question, la Division de la Santé s’est toujours plainte, “qu’il n’y a pas de moyens dans les activités de la lutte contre le Covid-19”. La question qui reste pendante est celle de savoir :”comment sont gerées les activités”: “de la recherche active, de suivi de contacts, de la prise en charge, voire-meme de la communication sur les risques dans tous ses formats.
Car le Nord-Kivu demeure parmi les provinces à haut risque à la pandémie de Covid-19, suite à ses limites géographiques avec les pays Est-Africains. De ces pays, proviennent des marchandises de toute categorie et les conducteurs des engins venant de cette region sont cités plusieurs fois comme des cas suspects ou confirmés, (un detecté à Bunagana venant de l’Uganda et l’autre de la Tanzanie passant par le Rwanda). La transparence est parmi les principes à suivre pour aboutir à la confiance, (element clé de toute communication sur les risques), afin de dissiper les rummeurs ou doutes sur les activités de la communication Officielle, qui est toujours prise avec des pincettes par les populations, pensant au coronavirus business, surtout qu’elles ont une mauvaise experience avec Ebola.
Le cinquieme defi
Pendant le Covid-19, les activités de riposte sont effectuées dans les milieux urbains, (Goma, BENI…). La strategie de communication la plus utilisée est donc médiatique pour atteindre tout le monde dans un laps de temps.
Curieusement, un poignée des médias audiovisuels se sont accaparés des conferences de presse de l’autorité provinciale, surtout que, la majorité de ces médias ont leurs publics à Kinshasa, n’ayant aucun role à jouer pour accompagner l’autorité dans la lutte contre cette maladie très dangeureuse, qui pèse sur les populations du Nord-Kivu.
Le chargé de communication de l’autorité provinciale devrait savoir que, “pendant une situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles”. Pendant ces temps, tous les médias devraient, non seulement relayer le message de l’autorité, mais aussi profiter des memes avantages de sensibilisation car chaque media a son public, disait Francis Balle, dans Médias et Societé. S’il faut s’adapter à la nouvelle écologie médiatique, les médias en ligne devraient etre privilegier, vue leur facilité de production et de partage des informations. Car c’est le media le plus consommé par la couche jugée majoritaire de la population en province, la “Jeunesse”.
Cosmas Mungazi Kakola
Merci pour cet article qui peint un bon tableau de la gestion du covid.
Désolant de savoir que de nombreux médias de goma publient pour Kin et non pas pour Goma d’abord.
C’est irresponsable banduku
Tu as raison mon tres cher ami et collègue inoubliable.