Le journalisme humanitaire, une nécessité pour les journalistes de Goma/Nord-Kivu !
Pour bien mener l’activité journalistique, humanitaire soit-elle, la connaissance du sujet est un chemin obligé, pour bien donner l’information avec compétence. Après la présentation nominale de toute l’assistance, Kaya Boyongo, responsable de la communication publique du CICR/Nord-Kivu indique que, « les objectifs de cette rencontre est d’améliorer la connaissance du Comité International de la Croix Rouge « CICR » auprès des journalistes surtout que les médias augmentent du jour au jour à Goma, Chef-lieu du Nord-Kivu. Mais surtout de rafraîchir la mémoire des journalistes qui intéressent aux questions humanitaires ».
De cette manière, ces journalistes humanitaires ont l’obligation de différencier les rôles des trois composantes du Mouvement International de la Croix-Rouge ou du Croissant Rouge dans lequel se trouvent : « la Croix Rouge au niveau national, la Fédération Internationale de la Croix Rouge et du Comité International de la Croix, le CICR ».
- Même racine avec des rôles différents
Chacune de ces trois composantes du Mouvement International de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge joue un rôle spécifique dans leurs interventions humanitaires.
Pour la Croix Rouge/Goma, représentée par Vincent de Paul Serushago, son chargé de communication, la compréhension de cette structure se synthétise en trois grands moments de l’histoire du pays: « pendant l’Etat Indépendant du Congo « EIC », pendant la colonisation et après l’indépendance ».
Le 03 décembre 1888, l’EIC crée « l’Association Congolaise de la Croix Rouge », qui n’avait que le rôle de lutter contre l’épidémie et la maladie du sommeil.
Le 04 janvier 1924 pendant la colonisation BELGE, la Croix Rouge de la Belgique est mise en place au pays et joue le rôle de la construction des premières structures sanitaires au Congo Belge : « Kalembelembe, la léproserie de Paw et un kiné à Lubumbashi ».
La reconnaissance de la Société Nationale de la Croix Rouge du Congo est intervenue en date du 1ère mars 1961, après l’indépendance et n’avait que le rôle de prévenir les maladies et surtout les épidémies.
Contrairement à ce qui précède, la Fédération Internationale de la Croix Rouge s’occupe de renforcement des capacités des sociétés nationales, elle peut aussi leur trouver des financements, voire coordonner l’assistance humanitaire. Par contre le CICR fonctionne principalement en période des guerres. Son action trouve son sens dans cette phrase lâchée par monsieur Alain, chargé de communication opérationnelle au CICR/Nord-Kivu : « la protection, l’assistance aux victimes des conflits armés et autres situations des violences ». Le CICR est reconnu comme le garant du Droit International Humanitaire « DIH » dont il fait la promotion dans les milieux des conflits à travers le monde, précise Nagham Awada, Déléguée Communication CICR/Nord et Sud-Kivu.
Les principes qui orientent l’assistance du CICR
Le CICR comme une organisation exclusivement humanitaire est différente des autres qui sont par essence politiques, mais jouent quand même le rôle humanitaire. C’est pourquoi son assistance humanitaire est fondée sur le respect de quelques principes. Parmi lesquels, trois sont opérationnels et applicables dans toutes ses activités.
Le 1èr c’est le principe de la Neutralité qui stipule que, le CICR n’a pas droit de prendre position par rapport aux parties en conflit. Son assistance est orientée pour les victimes des guerres de toutes les parties protagonistes. Par ce fait, le CICR gagne la confiance des parties en conflit, ce qui lui facilite aussi l’accès aux victimes, bénéficiaires de son assistance, indique Julie Schneider, la chargée de protection pour le CICR/Nord-Kivu.
Le 2ème c’est le principe de l’impartialité qui veut tout simplement dire que, l’intervention du CICR ne tient pas compte de la race, de la religion, de la tribu, voire des relations avec les personnes victimes.
Et le 3ème c’est le principe de l’indépendance qui donne au CICR droit d’orienter son action selon les besoins urgemment constatés sur le terrain, non pas par les décisions des hommes politiques ou des bailleurs de fonds.
Les domaines d’intervention du CICR
Le CICR intervient principalement dans quatre domaines dont il s’agit notamment : « la protection, l’assistance, la prévention et la coopération ».
Pour ce qui est de la protection, le CICR documente les violations du droit international humanitaire, veille à la protection des droits des enfants victimes de la guerre en retrouvant leurs familles et en sensibilisant la communauté pour leur intégration.
En ce qui concerne l’assistance, le CICR intervient dans la production et distribution d’eau, dans la sécurité alimentaire et dans le renforcement des structures sanitaires pour un soin de qualité aux personnes affectées par la guerre.
Pour la prévention, le CICR fait la sensibilisation et la promotion du droit international humanitaire auprès des parties en conflits.
En fin pour mener ses activités, le CICR collabore avec les organisations, c’est ce que nous appelons « la Coopération ».
Le plus grand défi qui handicape l’intervention humanitaire du CICR, selon madame Nagham Awada, « c’est la multiplication des groupes armés sans hiérarchie bien connue, qui pourtant sont à la base des plusieurs violations de droit humanitaire, mais sans interlocuteur valable ».
Trouvant les domaines d’intervention du CICR très intéressants, les journalistes de Goma ont suggéré dans l’unanimité de remettre en place une structure « des journalistes humanitaires » qui jouera le pont cette organisation humanitaire et les hommes des médias.
Cosmas Mungazi