UCS-GOMA : Une étudiante espère à l’avenir en pleurant !

UCS-GOMA : Une étudiante espère à l’avenir en pleurant !

La deuxième licence en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Catholique la SAPIENTIA, « UCS-GOMA », en sigle, est un auditoire féminin avec plus de 90% des étudiants du sexe féminin. Dans cet auditoire très compétitif d’une quarantaine, KABUYA BIHANGO Thérèse est parmi les dix premières filles qui se battent bec et ongle à participer activement aux enseignements. « Très disciplinée, assidue, elle surprend toujours par ses réponses précises, claires et bien cadrées en la matière ». Mais la disparition de sa mère dans le bateau MERDI l’affecte dans l’auditoire, Bien qu’elle reste déterminée.

Thérèse est déterminée à parfaire ses études en communication bien que son financier , sa mère a été victime du naufrage du bateau MERDI le 03 octobre 2024.

Parmi ses collègues, THERESE est un peu méconnaissable parce qu’elle est de petite taille qu’on appelle communément « taille économique », mais souvent courbée sur elle-même parce qu’elle pense toujours à sa mère engloutie par les eaux du Lac-Kivu lors du fameux naufrage du bateau MERDI en octobre 2024. Huitième dans une famille de 10 enfants, Thérèse était trop attachée à sa mère, mais cet événement tragique a bouleversé sa vie, la perte de sa mère lors de ce naufrage sur le Lac-Kivu est un drame qui est venu bouleverser son existence.

Avec des larmes aux yeux elle raconte tristement   comment elle a vécu ce calvaire ; «ce matin-là, tout semblait marcher normalement. D’ailleurs on prenait du thé en famille quand une connaissance est venue nous informer qu’un bateau avait fait naufrage sur le Lac-Kivu. On ne s’attendait pas à ce que maman soit à bord ; car  elle ne nous avait pas prévenu de son retour à Goma. »

Pour avoir toute l’information ils ont décidé de contacter un cousin qui se trouvait dans la région où leur mère séjournait avant de voyager. Quand le cousin a confirmé que leur mère était bien dans le bateau naufrage, Thérèse et sa famille ont refusé d’y croire. Pris de panique, ils se sont précipités vers le lac. En arrivant sur place, ils ont trouvé la zone envahie par une foule. Dans leur désespoir, ils ont sauté la clôture pour accéder à l’endroit où se trouvait les corps. Dans l’action, Thérèse s’est blessée, cognant violemment sa poitrine contre une pierre. Cette blessure continue de l’affecter jusqu’à maintenant, nécessitant des consultations médicales régulières, indique-t-elle.

Dans la recherche du corps de la mère de Thérèse l’angoisse grandissait lorsque des témoins mentionnaient que les survivants étaient principalement des personnes de corpulence mince, ce qui a affaibli leur espoir, car sa mère ne correspondait pas à cette description. Ne trouvant aucune trace d’elle sur place, ils ont pris l’initiative de visiter les hôpitaux de Goma, cherchant désespérément parmi les blessés et les décédés. Ce fut une quête interminable, marquée par la douleur et le désespoir. Ce n’est qu’en retournant au lac qu’ils ont trouvé le corps de leur mère jaillissait sur les eaux près des rives. Ce moment restera gravé dans son esprit témoigne malheureusement Thérèse, « Je me suis sentie vidée de sens. Comme si je n’avais plus aucune raison de vivre. Mais à un certain moment, une flamme de courage et d’espoir m’a pris et j’ai compris que, c’est ça la vie!!!». 

Difficile de financer ses études 

Thérèse n’a que 19 ans d’age, née et grandie à Bweremana dans le territoire de Masisi, sous la chaleur de ses deux parents. Cultivateurs, pratiquant aussi l’élevage qui a été suspendu par le pillage des bétails des groupes armés qui contrôlent ce coin dont les rebelles du M23 qui interdisent même aux populations dont sa défunte maman d’aller récolter les produits mûrs de leurs champs.

Pour Thérèse, les navettes de sa mère sur le Lac-Kivu était restée la seule activité qui, non seulement finançait ses études, mais aussi celles de ses frères dont sa grande sœur qui est aussi en L2 en science agronomique toujours à l’Université Catholique la Sapientia de GOMA. Thérèse est illuminée par une détermination incommensurable pour ses études, toutefois, elle est aussi consciente que la disparition de sa mère c’est le commencement d’une Histoire difficile de sa vie estudiantine ; cette vie marquée par les défis, comme le manque des frais académiques.  Aujourd’hui, Thérèse vit avec le poids de cette perte. « Maman, était tout pour moi. Elle payait mes études, elle connaissait mes moments douleur et de bonheur. Maintenant qu’elle n’est plus là, je ne sais pas comment je vais continuer. C’est effrayant de penser à l’avenir », dit-elle en pleurant à Rosine, sa collègue, rédactrice de cet article.

Toujours déterminée

Pourtant, Thérèse reste déterminée à honorer la mémoire de sa mère en réalisant les désirs qu’elle avait pour elle, la poursuite de ses études. Car sa mère lui disait toujours, «il faut d’abord étudier, le mariage pourrait intervenir après avoir obtenu son diplôme et avoir un emploi », dit-elle dans une conversation avec un de ses amis.

Elle utilise déjà de l’intelligence artificielle pour avoir les données de ses recherches à l’université.

Malgré ce drame, Thérèse n’a pas renoncé à son rêve: devenir experte en communication des entreprises. Animée d’une foi inébranlable, elle aspire à exercer ce métier avec éthique et passion dans les jours à avenir.

Pour rester toujours forte, Thérèse trouve refuge dans la musique religieuse et dans la contemplation de la nature. Passer du temps avec des créatures dociles et admirer les paysages lui procure un réconfort apaisant. Ces instants lui rappellent que, «même dans les ténèbres, il y a toujours une lumière qui illumine quelque part».

Il est important de signaler que, Thérèse n’est pas seulement une étudiante studieuse ou courageuse ; elle incarne aussi la force de résilience contre les situations difficiles, comme la perte de sa mère. Cette attitude la rend de plus en plus exceptionnelle. La capacité de transformer ses blessures en force, rappelant toujours que la vie continue, même dans les moments les plus difficiles. Attitude que devrait non seulement partager, mais aussi soutenir toute personne sensible aux souffrances des autres.

Voulez-vous la soutenir ? 

Appelez la rédaction : +243 990 864 966 ; la victime : +243 990 299 829

Rosine Safi Habamungu

 

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