L’Alerte Congolaise pour l’environnement et le Droit de l’Homme, « ACEDH » initie toujours des projets pour les anciens ouvriers des concessions « SIAT et Namwenge », aujourd’hui occupées par les nouveaux concessionnaires à Kitshanga. Ce dernier projet consiste à octroyer un crédit aux anciens ouvriers qu’ils présenteront aux nouveaux gérants des concessions pour avoir un lopin de terre où ils pourront exercer leurs activités agricoles.
Présenté le 18 févriers 2022 par une délégation de « l’ACEDH », conduite par son Secrétaire Exécutif, Me. Olivier Ndoole à travers un audit communautaire à Kitshanga (agglomération située à cheval des territoires de Masisi et Rutshuru) à une centaine des kilomètres à l’Ouest de Goma. Le projet « crédit-troc-foncier » a été accueilli et applaudi par non seulement les anciens ouvriers, les organisations de la société civile, mais aussi par les autorités coutumières et les gérants de certaines concessions conviés à cette cérémonie.
Cette activité est benefique pour les habitants de Kitshanga car elle va renforcer la cohésion entre les anciens ouvriers et les gérants des concessions, déclare le chef coutumier de la collectivité de Bashali qui a participé du début jusqu’à la fin de ces assises.
Cependant, les anciens ouvriers sont devenus de plus en plus nombreux, plus de « 80.000 personnes », qui malheureusement vivent dans des camps des déplacés surplombant la cité de Kitshanga disent les rapports de certaines organisations internationales. Selon les informations recoupées, les anciens ouvriers ont été chassés par les nouveaux concessionnaires qui pouvaient juridiquement hériter l’actif comme le passif de leurs patrons : « SIAT et Namwenge » au lieu de les chasser et les abandonner comme des bêtes. De cette manière, cette couche de population vulnérable n’a pas accès à la terre qui pourra leur permettre de subvenir à leurs besoins car le champ est considéré comme une banque dans ce milieu rural.
Initier des projets pour leur bénéfice
Pour les aider à accéder à la terre l’« ACEDH » initie des projets pouvant leur permettre d’avoir un lopin de terre pour leurs petites activités agricoles en leur octroyant certains privilèges, comme celui du « crédit-troc-foncier ». Ce projet consiste à leur acheter des petits bétailles (animaux domestiques). Chaque ancien ouvrier sélectionné pourra donner au gérant d’une quelconque concession pour un lopin de terre à cultiver.
Pour Me. Olivier Ndoole, « de cette manière, un jour les anciens ouvriers peuvent s’acheter leurs propres espaces des terres pour leurs activités ». Très affectés par ce nouveau projet, « crédit-troc-foncier », les anciens ouvriers ont témoigné publiquement leur reconnaissance à cette organisation qu’ils ont considéré comme leur messie. Pour certains l’« ACEDH » est une organisation envoyée par DIEU pour leur cause.
Car expliquent d’autres parmi les anciens ouvriers, les actions de cette organisation leur permettent non seulement d’accéder à la terre, malgré le prix; mais aussi grâce à cette organisation, aujourd’hui ils sont regroupés dans 7 différents comités qui prétendent défendre leurs causes, ce qui était impossible, il y a des années. Ceux qui soulevaient la tête étaient tués ou amputés de leurs membres inférieurs ou supérieurs raconte tristement un des anciens ouvriers qui a perdu son bras droit dans les conflits fonciers avec les nouveaux concessionnaires.
Le Crédit-troc-foncier soutenu à 100%
Les anciens ouvriers, les gérants des concessions, les autorités coutumières et les membres des organisations de la société civile ont été présents à la cérémonie de la présentation du projet : « Crédit-Troc-foncier » à Kitshanga. Dans sa modération Me. Eric Kambale, Consultant Chargé des Suivies Judiciaires de « l’ACEDH » a indiqué que cette activité a été marquée par la présence du chef de la collectivité de Bashali, accompagné de son chef de groupement et des gérants des concessions « Trésor Kapuku et Serufuli, ce qui justifie leur soutien à ce projet qui va contribuer à la cohésion sociale entre les deux parties en conflits fonciers, les anciens ouvriers et les nouveaux concessionnaires.
C’est pourquoi Maitre Olivier Ndoole a éclairé le public sur l’assistance de « l’ACEDH » aux anciens ouvriers, qui consiste surtout à leur orienter comment ils doivent réclamer leurs droits d’une manière pacifique car plusieurs personnes croyaient que ACEDH entêtait cette une communauté pauvre, comment participer à une économie collaborative avant que l’Etat trouve une décision définitive à leur problème ».
Partage des expériences
L’audit communautaire de Kitshanga a été aussi un moment de partage d’expériences avec le territoire de Nyiragongo qui vit presque les mêmes évènements des conflits fonciers entre éleveurs et agriculteurs. Le Président de la Société Civile de Nyiragongo parmi les membres de la délégation de l’ACEDH dans ce coin de la Province, Mambo Kawaya a insisté sur les techniques pacifiques pour réclamer leurs droits fonciers.
Bien que son territoire est caractérisé par sa petitesse du territoire, (le plus petit du pays), sa proximité au Parc National ( une aire protégée) , des éruptions volcaniques, à cela s’ajoute la spoliation de la terre, non seulement par les éleveurs , mais aussi par l’expansion de la ville de Goma, Mambo Kawaya témoigne que, « tous ces facteurs limitent la population à l’accès à la terre, malgré cela , son organisation réclame toujours d’une manière pacifique, les espaces terriens communautaires ». Parmi ses techniques Mambo s’est souvenu de la mobilisation de 3000 vaches dans une marche pacifique qui avait porté des fruits escomptés.
Flambeau de l’Est