Mushizi Gyavira : « le lauréat mérité du prix d’excellence Grand-Kivu » La remise de ce prix est intervenue le 08 /novembre 2018 à Goma

Les nominés sont les rares personnes qui se sont distinguées dans la bonne gouvernance dans les provinces de l’ancienne configuration du Kivu. Pour cette deuxième édition du prix, 37 personnes ont été choisies par un jury indépendant dirigé par le directeur du magazine Grand-Kivu, son initiateur. Contrairement à la première où 27 personnes avaient été récompensées.
Mushizi Gyavira : « le lauréat mérité du prix d’excellence  Grand-Kivu » La remise  de ce  prix  est intervenue le 08 /novembre 2018 à Goma

Parmi les rares personnes primées en dehors de Goma, le recteur de l’Université Officielle de Bukavu, professeur Mushizi Gyavira a été nominé, comme meilleur gestionnaire d’université. Son parcours, son comportement, sa gouvernance et ses réalisations ont intéressé la ligne éditoriale du journal, « Flambeau de l’Est ». Professeur depuis treize ans, mais recteur il y a trois ans, les réalisations sont alléchantes. En marge de la cérémonie de remise de prix Grand-Kivu, ce professeur qui prêche par  l’exemple nous a accordé une interview avant de prendre son bateau pour sa ville natale, « Bukavu ».

Flambeau de l’Est : Comment vous vous sentez après avoir obtenu le prix d’excellence  Grand-Kivu ?

Professeur Mushizi : Des sentiments de reconnaissance aux organisateurs. Ils ne sont pas nombreux dans notre pays, dans notre région, ces jeunes qui voient des choses d’une manière positive. Car la tendance est toujours de dire négativement les choses.                En dépits de voir les choses positivement, ces jeunes sont attantifs, à tout ce qui se passe, ils sont également capables de reconnaitre quelque lueur de lumière dans l’obscurité totale où se trouve notre société. Je les félicite donc pour leur reconnaissance à l’Université Officielle de Bukavu, comme la meilleure université du Kivu. Et leur reconnaissance aux capacités managériales  de cette université. C’est pourquoi, ce prix est un fruit des efforts réels de toute l’équipe que je conduits pour le bon fonctionnement de l’UOB.

 

Flambeau de l’Est : Votre université est reconnue parmi les milliers d’universités se trouvant dans la région, quelles sont vos grandes réalisations? 

Professeur Mushizi : Ce qui est vrai, le prix que je viens de réceptionner appartient à l’UOB, car seul je ne pouvais rien. Les réalisations ? Elles sont nombreuses. Et je pense, vous manquerez la place où les écrire. Mais je veux cas même vous  présenter quelques unes.  Premièrement, nous avons trouvé l’UOB évoluant dans plusieurs sites. On louait des maisons en ville pour nous servir comme auditoires, aujourd’hui nous avons amené toutes les structures à Karhale, quartier où l’Université fonctionne, au coté de l’ISTEM Bukavu. Deuxièmement, il y a trois ans que, l’UOB fonctionnait aux aléas de la SNEL et de la REGIDESO, aujourd’hui avec deux grands groupes électrogènes et de grands réservoirs d’eaux, le courant et l’eau sont en permanence.

Troisièmement, cette université de l’Etat s’est également dotée d’un charroi automobile de six grands bus pour le transport des étudiants, des enseignants et de tout le personnel.  Mais aussi depuis notre avènement, les professeurs et les assistants ont leurs bureaux, et pourtant ils se trouvaient dans la rue après leurs enseignements. Autre chose importante, tous les bureaux de l’administration ont été équipés et informatisés. La cour intérieure qui n’existait pas, aujourd’hui les étudiants peuvent se réjouir de leur cour où ils prennent de l’aire et des photos car elle respecte tous les principes écologiques. Quatrièmement, parler des réalisations sans faire allusion au social du personnel constitue un péché mortel à l’UOB. Nous avons trouvé le budget de l’université à 33 000$ pour payer 300 agents, aujourd’hui l’enveloppe salariale s’élève à 100 000$, comprenez la suite.

 

Flambeau de l’Est : à l’ère de la mondialisation qu’est ce que vous faites pour connecter vos étudiants au monde ?

Professeur Mushizi : L’université possède une grande salle informatique où les étudiants font leurs travaux pratiques. La bibliothèque comptabilisait 1700 livres, aujourd’hui il y a plus de 23 000 livres. Pour les connecter au  numérique, avant de venir à Goma je venais de signer un protocole d’accord pour l’ébergement du site internet de l’université. Mais avant cela on travaillait avec le secrétaire général académique pour le réseau intranet, le temps pour tous d’être connectés à l’interne. Cette année, les priorités sont la connexion wifi des étudiants, le laboratoire pour la comprimeuse, qui peut produire des millions des comprimés par jour et la construction de la grande salle de l’UOB. Pour rendre nos étudiants compétitifs, nous avons également signé des protocoles d’accord avec l’université du Burundi, de Lubumbashi, une université espagnole… Actuellement, nous travaillons sur l’accroissement de l’université en construisant des bâtiments, cette année on construit un bâtiment qui va abriter plus de 2 000 étudiants.

 

Flambeau de l’Est : Certaines indiscrétions disent que vous prônez la qualité, comment ? Professeur Mushizi : À la qualité ?, J’y crois beaucoup d’ailleurs. Je ne suis pas de ceux qui parlent verbalement d’excellence ou de la qualité. Mais je souhaite qu’il faut incarner cette qualité, l’intérioriser comme une vie, pas comme une formule. Je le fais comme enseignant, père de famille, comme éducateur et surtout comme modèle, il ne faut pas l’être seulement aux yeux des gens,  il faut la vivre. Le plus grand secret c’est l’honnêteté, la simplicité.

Par surprise, quelques jours après cette interview, le professeur a été demi de ses fonctions du recteur de l’Université Officielle de Bukavu, malgré ses réalisations….

                                                                                                              Cosmas Mungazi

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