En principe, dans tous les domaines, pour être enseignant à l’Université on devrait passer par les enseignements en Didactique des Disciplines. Curieusement, des professeurs se déchirent encore sur sa mise place dans certaines facultés à l’Université Nationale Pédagogique, UPN, en sigle. Certaines facultés sont favorables et reconnaissent leurs limites, malgré leurs compétences pour donner cours à l’université ; mais d’autres sont restées statiques, catégoriques ne voulant pas entendre parler de la Didactique des Disciplines dans leur domaine et pourtant enseignants à l’université.
Le conflit est manifeste et nécessite l’arbitrage du ministère de tutelle, si pas du Président de la République qui doivent se saisir de ce déchirement parfois subjectif de certains professeurs ! En ouverture de ses portes de (DEA), Année Académique : 2020-2022, l’UPN-UNIGOM ont organisé les enseignements en bonne et due forme à la satisfaction de tous les auditeurs (étudiants de 3ème cycle).
Pour l’UPN à travers ses animateurs de ce temps de l’école doctorale les Professeurs Ordinaires Alphonse Masandi et Joachim Mukau Ebwel, « l’Enseignement Universitaire est une carrière. Pour devenir enseignant, il faut passer par des enseignements en didactiques des disciplines dans tous les domaines ».
Un argumentaire scientifique, légitime et objectif, accepté par tous les apprenants. Mais très mal compris par certaines facultés au niveau de l’UPN à Kinshasa. Car certains auditeurs qui ont presque fini leurs programmes, ont tout payé comme frais de toute une année n’ont pas été reconnus par la faculté, pour avoir été inscrits en Didactique des disciplines dans leurs domaines, en Sciences de l’Information et de la Communication, SIC, par exemple. Ces anti didactiques des disciplines oublient que même dans l’ancien système, malgré la thèse de doctorat dont on disposait, « pour être confirmé enseignant à l’université il fallait obligatoirement faire un atelier d’un jour en pédagogie universitaire ».
Opter pour la didactique des disciplines
Si dans l’ancien système une petite formation d’un jour était imposée pour toute personne de tous les domaines qui optait pour l’enseignement universitaire, il est donc important de passer de l’atelier sur la pédagogie universitaire à l’intégration effective de la didactique des disciplines dans les différentes facultés.
Voilà l’esprit de l’orientation de ces deux psychopédagogues que je considère comme précurseurs de la didactique des disciplines en RDC, comme je me permets aussi d’appeler le Ministre de l’ESU, Nzangi Muhindo Butondo, le précurseur du système LMD au pays, mais seulement tous n’ont pas tâche facile, car en RDC, il n’existe pas un enseignant, professeur soit-il, qui n’a pas fait la formation (atelier d’un jour) de la pédagogie universitaire.
Comme le système éducatif a basculé en LMD, tous les médecins, avocats, agronomes, électriciens, journalistes, sociologues, philosophes, politologues, comptables…qui optent pour la carrière de l’enseignement universitaire devraient passer par la didactique des disciplines pour la connaissance approfondie de l’apprenant et la maitrise des méthodes et théories de transmission de leurs savoirs savants.
De cette manière, ils connaitront aussi la différence d’un enseignant d’universités à celui des autres niveaux d’enseignement, qui repose surtout sur la recherche et l’encadrement des étudiants dans et en dehors de la salle de classe.
Pourquoi la didactique des disciplines ?
Un journaliste qui a plusieurs années au micro peut prétendre apprendre à : faire un papier, présenter un journal, faire la mise en bouche et autres pratiques du métier, mais ne connait aucune chose sur les méthodes et théories d’apprentissage dans ce domaine, surtout à l’université.
Et cela dans tous les domaines qui devraient intégrer la didactique des disciplines pour se distinguer des opportunistes praticiens qui veulent coute que coute sauter sur les occasions en transmettant leurs expériences, peut-être malheureuses, car non fondées sur aucun principe scientifiquement reconnu.
Ce papier est un résultant d’une observation soutenue des discussions stériles, parfois subjectives de nos professeurs qui aiment quelque chose et son contraire. Enseigner sans apprendre les méthodes et théories d’apprentissage est comme suivre la lecture d’un bon lecteur catholique sans écouter la prédication ou l’homélie dite par l’abbé ou le prêtre.
L’apprentissage des méthodes et théories d’enseignement universitaire ne passe que par la mise en place de la Didactique des disciplines dans tous les domaines, comme la didactique en langues existe déjà à l’UPN, les SIC doivent emboiter les pas car elles sont l’émanation des études en linguistique, selon Jakobson.
Les professeurs anti Didactique des Disciplines sont obligés de connaitre parfaitement l’apprenant qui n’est plus un enfant, mais adulte, c’est « la psychologie des adultes », mais aussi connaitre les méthodes et théories d’apprentissage, ce sont « les informations psychopédagogiques », jamais enseignées dans tous le cursus de communication, (SIC) de G1 en L2, ancien comme nouveau système.
La communauté scientifique doit connaitre que, la qualité de ce qui est reçu par l’apprenant dépend de la qualité du discours transmis. Donc la « transposition didactique » ou la transformation du savoir « savant », en savoir « à enseigner », tout en le mettant à la portée des apprenants pour faciliter leur travail, ce qui passe mieux par la didactique des disciplines. Le ministre de tutelle peut prendre une décision pour intégrer ce programme dans toutes les facultés pour avoir des enseignants de carrière et non lecteurs des matières.
Cosmas Mungazi
Si je comprends bien ce qui est expliqué, on accepte la didactique dans d’autres domaines et pas en SIC pour laisser tout le monde enseigner ?
Mon cher , la valeur ajoutée d’être enseignant c’est de connaitre les méthodes et théories d’apprentissage. Mais par mégarde certains professeurs ne veulent pas intégrer les méthodes d’enseignement dans leur domaine , comme en SIC. Les autres domaines ont accepté sauf en SIC, comme on sait bien parlé français.