Des journalistes se réjouissent d’une liberté de la presse confisquée !

Des journalistes se réjouissent d’une liberté de la presse confisquée !

En Province du Nord-Kivu dans son ensemble, comme partout en R.D. Congo, les journalistes ont célébré avec faste la journée internationale de la liberté de presse, le 03 mai de chaque année. Particulièrement à Goma Chef-Lieu de la province, les journalistes l’ont célébrée pour la première fois dans la grande salle de l’Hôtel SERENA où plusieurs personnalités ont rappelé aux journalistes  les défis de la mise en œuvre de leur liberté de presse.

Parmi les personnalités invitées, le Vice-Gouverneur, Général Policier, Remy Ekuka Lipopo, le Vice-président de l’Assemblée Provinciale, Jean Paul Lumbulumbu, invité comme expert de droit et la Cheffe du Bureau de la Monusco, madame BOURHIL, tous   dans l’unanimité ont reconnu les contextes difficiles qui limitent la liberté de la presse en Province du Nord-Kivu, comme partout ailleurs au pays.

Pour le gouverneur représenté par son vice, « l’état de siège décrété par le Président de la République il y a deux ans est une période malheureusement où les restrictions des libertés fondamentales sont une loi à suivre ».

Pour lui, ceux qui disent que l’état de siège musèle la presse doivent savoir que, « l’état de siège est une Loi sur appel de la population, du Président de la République …et l’élément majeur de cet état exceptionnel, insiste-t-il, c’est la restriction de la liberté. Comme personne n’est au-dessus de la loi, on doit donc tous l’observer », disait-il dans son mot à la manifestation de la liberté de la presse des journalistes de Goma à l’hôtel Serena.

Daniel Michombero comme tous les autres journalistes correspondants des médias internationaux relatent également que, « la guerre du M23/Rwanda met en mal notre liberté de la presse car nous sommes victimes des menaces lorsqu’une information diffusée ne plait pas à un des protagonistes. »

La Nouvelle Loi limite la liberté de presse

En dehors de tout ce qui précède, Jean Paul Lumbulumbu, panéliste, invité comme acteur de droit, dans ses réponses aux questions des journalistes reste perplexe de constater que les journalistes se réjouissent de la nouvelle loi sur presse et dit, « je ne vois pas là où la nouvelle Loi sur la presse (Loi Muyaya) fait la promotion de la liberté de presse. Cette loi vient par contre clouer cette liberté de presse, car désormais les journalistes seront jugés par le code pénal pour leurs fautes d’informer malheureusement. »

Me.JP  Lumbulumbu présente ses craintes sur la nouvelle loi qui limite la liberté de presse des journalistes qui seront désormais jugés par le code pénale.

Cette situation embarrasse Frédéric Feruzi, Directeur de Programmes de la Radio Bora FM qui dit dans sa question aux panélistes que, « nous devons oublier, la loi sur la dépénalisation des journalistes. De cette manière, les journalistes vont tout droit en prison, même pour une simple diffamation ».  

Mêmes les publications personnelles sur les réseaux sociaux des journalistes seront analysées et qualifiées par le juge du droit pénal, ajoute, Pepe Mikwa, ancien journaliste juridique, aussi panéliste à la 30ème célébration de la journée internationale de la presse sous le thème : « la liberté d’expression à l’épreuve de la situation sécuritaire en RDC, nouvelle loi sur la presse pour une nouvelle dynamique ». 

La cheffe du bureau était là lorsque le gouverneur remettait une enveloppe à la présidente de l’UNPC/Madame Rosalie Zawadi.

« Ce sujet est d’une grande importance et/est d’actualité, un thème qui a une résonance particulière », estime LAILA Bourhil, la Cheffe du Bureau de la Monusco/Goma dans son intervention.  Cette jeune femme interpelle les journalistes de dire toujours la vérité, « car sans vérité il n’y a pas de lumière sur toute chose ».  Les journalistes congolais selon elle, devraient mener la bataille de la vérité et garantir cette vérité pour un bien être social.

Car « Le mensonge donne des fleurs pas des fruits », conclut la Marocaine qui constate également que, « l’environnement médiatique congolais devient de plus en plus dangereux lorsque l’information est considérée comme une arme, pour créer la haine pour injurier …. Des informations erronées, manipulées pour créer la haine.

 Cosmas Mungazi Kakola

 

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